Intervention de Jean-Christophe Fromantin

Réunion du 17 janvier 2015 à 9h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi pour la croissance et l'activité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Fromantin :

L'amendement SPE1794 permet d'apporter quelques précisions sur les critères liés aux ouvertures de capital.

Cet article va dans le bon sens. Le premier critère qui doit nous alerter sur l'évolution de ces infrastructures, c'est leur développement et les investissements qu'elles requièrent. Si nos aéroports sont décalés par rapport à la concurrence et aux besoins de mobilité, nous nous retrouverons petit à petit dans des situations difficiles. Notre ambition pour aménager notre territoire dans sa diversité nous impose de moderniser d'urgence nos aéroports.

Je ne comprends pas bien la méthode du Gouvernement, ni les raisons qui justifient qu'il faille un véhicule législatif pour chaque aéroport. Quand il a besoin de 300 millions d'euros, il privatise un aéroport. Dans deux ans, il aura peut-être besoin de 50 millions, et il en choisira un autre, plus petit. Si la doctrine du Gouvernement est de privatiser les aéroports, alors inscrivons-la dans le texte, quitte à l'assujettir à une liste, un agenda, un programme, au fur et à mesure que l'intérêt stratégique ou les investissements le nécessitent. Mon amendement propose d'inscrire ce mouvement de privatisation des aéroports et de l'assujettir à un programme qui serait proposé tous les deux ans par le Gouvernement et qui répondrait non à des stratégies de besoin de ressources mais d'aménagement et de développement. Les effets de levier qui en résulteraient nous encouragent à plaider en faveur de cette ambition, et donc d'un amendement plus général comme celui que je propose.

Le Gouvernement isole chaque aéroport, en considérant que le sujet n'est que l'aéroport. Or, pour des élus locaux, pour des régions, pour des acteurs économiques, l'avenir de l'aéroport appelle des investissements autoroutiers, logistiques, des installations d'entreprises, bref toute une série de décisions qui participent de l'écosystème dans lequel est placé l'aéroport. En inscrivant dans le texte que cette doctrine toucherait progressivement l'ensemble des aéroports, le Gouvernement enverrait un message de nature à permettre d'anticiper des projets qui viendraient se greffer sur un projet comme celui-là.

Je terminerai par un exemple, celui d'Aéroports de Paris, qui est le plus emblématique. On sait à quel point il est stratégique de réussir la liaison CDG Express, qui relie directement Roissy au centre de Paris et dont le montage est extrêmement compliqué. En l'espèce, ne faudrait-il pas plaider en faveur de la privatisation de l'aéroport de Roissy, pas tant pour l'aéroport en tant que tel mais pour l'ensemble des relations qu'il doit entretenir pour être compétitif et renforcer l'attractivité de Paris ?

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