Intervention de Laure de La Raudière

Réunion du 20 janvier 2015 à 16h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaure de La Raudière :

Vous avez souligné que les associations qui s'opposent à l'installation des antennes sont toutes favorables à ce texte. Reconnaissons ensemble qu'elles ont surtout épuisé toutes les voies de recours – Cour de cassation et Conseil d'État compris – pour s'opposer à l'installation de nouvelles antennes. Or vous leur offrez avec ce texte de nouvelles voies de recours, et c'est bien pour cela qu'elles sont favorables à son adoption conforme et de surcroît rapide. Elles pourront s'appuyer sur lui pour engager de nouveaux recours qui ne seront pas classés sans suite par les tribunaux pour faits déjà jugés.

C'est à juste titre qu'il faut penser à nos concitoyens électro-hypersensibles. Je ne crois pas toutefois que les mesures prévues dans le texte permettront de résoudre les maux dont ils souffrent. Avant de l'adopter, il eût été préférable d'attendre sereinement les résultats des recherches conduites à l'heure actuelle en la matière par une équipe de l'hôpital Cochin.

Certains de mes collègues doivent souffrir de schizophrénie galopante, si j'en crois les contradictions entre, d'un côté, leurs discours sur le développement du numérique et des objets connectés – des entreprises françaises ont fait la une au salon de Las Vegas il y a quinze jours – et le souhait du Président de la République de distribuer des tablettes sans fil à tous les collégiens et, de l'autre côté, ce texte sur la sobriété des ondes. Je me permets de vous mettre face à vos choix et à vos responsabilités politiques. Est-il cohérent d'affirmer haut et fort son intention de développer le numérique et les objets connectés ou de faire travailler les élèves sur les tablettes numériques à l'école tout en agitant les peurs de nos concitoyens sur l'utilisation de ce type d'outils ? Une telle attitude n'est pas sérieuse au plan politique. Ce texte, qui, certes, incite à la concertation au plan municipal, servira simplement de base juridique aux associations opposées à l'installation des antennes désireuses de déposer de nouveaux recours.

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