Deux ans et demi après l'élection du Président de la République, l'engagement 21 du candidat François Hollande que « toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité » n'en est encore qu'à l'étape d'un débat sans vote. Les Français n'en peuvent plus d'attendre. Leur dignité n'est plus respectée ; leur ultime liberté n'est pas garantie ; leurs dernières volontés ne sont pas entendues. Les écologistes ont donc décidé de mettre leurs propositions sur la table pour qu'enfin nous regardions en face la réalité qu'affrontent nos concitoyens : leur choix de fin de vie.
Comme tous les membres de mon groupe, je regrette que ce texte soit présenté à la faveur d'une simple niche parlementaire. Pour autant, je souhaite saluer la qualité du travail fourni par ma collègue Véronique Massonneau : une vingtaine de personnalités ont été auditionnées ; de très nombreuses tables rondes ont été organisées dans toute la France ; des visites de terrain, notamment dans des unités de soins palliatifs, ont été effectuées ; un grand colloque s'est tenu à l'Assemblée nationale en novembre dernier, au cours duquel Catherine Lemorton a bien voulu s'exprimer en sa qualité de présidente de la commission des affaires sociales et le président Claude Bartolone s'est prononcé en faveur de l'autorisation de l'euthanasie et du suicide assisté dans des cas bien précis, dispositions figurant dans notre proposition de loi.
Le combat est difficile, car l'affect est permanent. C'est l'un de ces combats politiques qui requièrent suffisamment de discernement pour ne pas se laisser guider par ses émotions et oublier les réalités humaines concernées. Tout le monde a un avis et des convictions ; nombreux sont ceux qui ont des certitudes qu'ils aimeraient parfois imposer aux autres. Il n'est pas question de se laisser voler son ultime liberté.
L'objectif de ce texte est de faire en sorte que chacun puisse choisir seul sa fin de vie, tout en respectant le choix des autres. La liberté de choix est une valeur fondamentale que les écologistes défendent depuis toujours. Nous sommes fiers de proposer ce texte et d'essayer de faire progresser cette valeur dans notre société. C'est pourquoi nous souhaitons que nos travaux permettent d'améliorer ce texte et de l'adopter, afin de respecter les engagements que nous avons pris en 2012.