Je ne vous cache pas ma perplexité. Tout en partageant avec Véronique Massonneau le sentiment que l'on n'ose pas aller jusqu'au bout du débat, j'ai aussi l'impression que l'on ne cesse de légiférer. Et si l'on enregistre des avancées, le droit à l'euthanasie ayant été reconnu, celles-ci me paraissent insuffisantes. Dans le même temps, sans doute convient-il de ne pas heurter ceux qui craignent les risques que peut comporter l'essor d'un tel droit.
Il ressort de nombreux travaux sur le sujet que les situations sont inégales sur bien des aspects : du point de vue territorial, selon que l'on a accès ou pas aux soins palliatifs ; du point de vue médical, selon que les équipes soignantes aient l'esprit ouvert ou pas ; du point de vue économique, selon que l'on dispose ou pas de moyens financiers suffisants pour se rendre à l'étranger. Nous ne pouvons pas continuer avec un système aussi inégalitaire.
Pour ma part, je suis favorable à la reconnaissance du droit au suicide médicalement assisté. Mais parce qu'un débat aura lieu cet après-midi, et parce que le texte proposé par Jean Leonetti et Alain Claeys vise au consensus, il me semble que nous devons utiliser le temps parlementaire dont nous disposons pour essayer de faire tendre ce texte vers la reconnaissance de ce droit. Bref, mes convictions m'interdisent de voter contre la proposition de loi de Véronique Massonneau, mais mon souhait de nous voir progresser de manière consensuelle me conduit à m'abstenir.