Sur ce sujet si complexe, personne ne détient la vérité, et si j'ai une conviction, c'est qu'il faut rester humble. J'ai pu côtoyer plusieurs personnes en fin de vie, jeunes pour la plupart, et j'ai souvent été frappé par la formidable envie de vivre qui s'emparait d'elles à mesure que leur maladie s'aggravait. C'est pourquoi la notion de directive anticipée me laisse perplexe.
Madame la rapporteure, vous considérez la possibilité de mettre un terme à sa vie comme un droit. J'estime, pour ma part, que le corps médical doit avoir le droit de refuser de mettre un terme à la vie. Car c'est lui qui, in fine, aura la responsabilité de commettre l'acte ultime. Il ne faudrait pas qu'il devienne l'otage de son malade.
Si la reconnaissance d'un droit à la mort obtenue à l'aide d'une tierce personne me laisse perplexe, je suis en revanche convaincu que nous devons consacrer le droit de ne pas souffrir. Le principe de l'accès pour tous aux soins palliatifs a été établi en 1999. Ces soins sont aujourd'hui dispensés par des personnels très dévoués et compétents. Malheureusement, la présence de ces personnels, loin d'être généralisée, est cantonnée à des services particuliers, de sorte que lorsqu'une personne doit passer d'un service de soins hospitaliers à un service de soins palliatifs, elle est prise d'une grande inquiétude. C'est pourquoi je plaide pour que la formation aux soins palliatifs soit généralisée à tous les personnels hospitaliers, afin que ce type de soins puisse être dispensé dans tous les services.