Je comprends tout à fait le sens de l'amendement de Véronique Massonneau. Certaines personnes sont dans une situation d'impasse thérapeutique totale. Je prends l'exemple de certaines dégénérescences neurocérébrales, de certaines maladies génétiques de l'enfant ou, dans les années 1980, du sida, avec des sarcomes de Kaposi généralisés. Même si la maladie évolue, les personnes ne sont pas immédiatement dans les derniers jours de leur vie. Elles sont néanmoins dans une impasse totale, avec à la clé une agonie très longue et très douloureuse, et une souffrance psychique impossible à calmer. Dans ces cas, la discussion pour savoir si l'on donne une aide active à mourir doit porter, non sur les dernières heures de vie, mais sur le moment où l'agonie se prolonge d'une façon excessive. Sur ce point, je partage le sentiment de Véronique Massonneau.
Par contre, le débat en séance publique n'ayant pas encore eu lieu et la proposition de loi sur la fin de vie d'Alain Claeys et Jean Leonetti n'ayant pas non plus été discutée, il nous paraît difficile de voter cette proposition de loi. Pour cet amendement, comme pour les autres, je ne vois pas comment les députés qui, comme moi, désirent avoir tous les éléments de réflexion, pourraient se prononcer. Nous serons donc amenés à ne pas apporter notre adhésion, même si nous comprenons fort bien les motifs de plusieurs des amendements.