Monsieur le président, monsieur le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, madame la garde des sceaux, ministre de la justice, monsieur le ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, monsieur le président de la commission spéciale, mesdames, messieurs les rapporteurs thématiques, mes chers collègues, citoyennes et citoyens qui assistez au débat, la France est un pays de progrès ; l’appréciation positive dans l’opinion publique du projet de loi que nous examinons aujourd’hui l’illustre une fois encore. J’y vois là d’ailleurs une réelle nouveauté : nos concitoyens ne voient plus la réforme comme une punition. Pourtant soeur naturelle du mouvement et du progrès, le terme même de réforme passe souvent pour la mère porteuse d’austérité et de reculs sociaux.
Or, la singularité de ce texte est précisément de réconcilier réforme et progrès social, réforme et initiative économique. Votre commission spéciale ne s’y est pas trompée, puisqu’elle a adopté ce texte, désormais dénommé projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques. Nous allons, durant deux semaines, débattre, expliquer, montrer en quoi ce texte important répond tout à la fois aux impératifs économiques et aux attentes des Français. Nous pourrons définitivement, j’en suis sûr, dissiper les malentendus, casser les idées reçues et dégonfler certains a priori idéologiques. Ce travail d’échange, d’explication et d’amendement, nous l’avons mené en commission, dont tous les participants ont salué la très grande qualité des travaux, sous la présidence de François Brottes. Les débats ont été longs mais il n’y a jamais eu d’obstruction d’un côté ou de l’autre. Les discussions furent argumentées, approfondies et ont très souvent abouti à un véritable enrichissement du texte.
Pourtant, que n’a-t-on pas entendu sur ce texte ? Tout et son contraire, bien souvent. Pour certains, il s’agit d’un texte fourre-tout, sans colonne vertébrale, et qui prévoit des réformes superficielles et insuffisantes, réformes que ces mêmes esprits critiques ont pourtant été incapables de conduire avant nous. Toujours moins pendant dix ans, mais toujours plus aujourd’hui, comme si la surenchère tenait à elle seule lieu de pensée !