Intervention de Jean-Frédéric Poisson

Séance en hémicycle du 26 janvier 2015 à 16h00
Croissance activité et égalité des chances économiques — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Frédéric Poisson :

L’état de la France s’est beaucoup aggravé depuis deux ans et demi, que vous le vouliez ou non, et il ne peut pas être porté au débit de la majorité sortante. C’est une réalité.

Avant d’en venir à l’orientation de votre texte, monsieur le ministre, je voudrais tout d’abord saluer la disponibilité et le respect que vous avez montré pour le Parlement et l’opposition, ce qui n’est pas si fréquent. Cela n’empêche pas l’affirmation des désaccords. Vous reconnaissez vous-même que ce texte ne comporte pas de solution miraculeuse mais permettez-nous de douter ne serait-ce que de l’effet réel des mesures que vous prendrez et de leur bénéfice pour la France.

J’ai beaucoup aimé la présentation que vous avez faite en réponse à François Fillon. Au fond, votre lecture de ce texte est uniquement économique alors qu’il contient, selon nous, beaucoup d’autres éléments, pas forcément macro-économiques, mais, si je puis me permettre ce néologisme, « méta-économiques », dont nous avons débattu en commission et qui nous conduiront à présenter un certain nombre d’amendements. Au bout du compte, le premier reproche que l’on peut formuler contre ce texte est qu’il ne répond pas à la situation du pays, malgré les efforts que vous faites pour persuader les Français du contraire grâce à une rhétorique parfaitement au point.

Ce texte, je le répète à la suite de François Fillon, ne comporte pas que des mesures favorables. Il est probable au bout du compte qu’il conduise à un certain nombre de déséquilibres dans un pays en crise qui n’en a pas besoin. Nous y reviendrons.

Une première dans cet hémicycle : je n’ai pas entendu que M. Fillon aurait centré tout son discours sur l’inconstitutionnalité de ce texte. Soit, mais soulevons tout de même le problème de l’étude d’impact. Jugée lacunaire par le Conseil d’État quand ce texte ne comptait que 106 articles, imaginez son avis aujourd’hui qu’il en compte 208 ! Laissons à la majorité sénatoriale le soin de vous dire ce qu’elle en pense.

Pour toutes ces raisons, le groupe UMP soutiendra cette motion de rejet.

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