Ce serait, en quelque sorte, reconnaître que nous avons, à un moment donné, mené une telle politique. Cela n’a pas été le cas. Ce que je veux lire dans le moment grec, c’est que, lorsque l’on ne prend pas ses responsabilités pour réformer un pays, on le plonge dans une crise politique et économique profonde. Des générations d’hommes politiques grecs portent cette responsabilité.
La conclusion que j’en tire est que nous devons, collectivement, faire repartir l’Europe, pour plus d’investissement, pour une nouvelle politique macroéconomique. Mais la condition pour que la France puisse porter cette voix est qu’elle se réforme elle-même, pour sa propre économie, pour sa propre société.
Pensez-vous qu’avec notre taux de croissance, nous soyons en situation de donner des leçons à Bruxelles ou Berlin ? Je ne le crois pas. Je suis réaliste – ou du moins, je vois l’équilibre des forces. Oui, montrons que nous sommes capables d’avancer, que nous savons faire progresser notre société économique, que nous savons faire ce que des générations grecques se sont révélées incapables de réaliser – erreur coupable qui les a conduites à la situation que nous connaissons aujourd’hui.
Sachons être non pas une gauche de prétexte ou d’habillage, qui joue le prochain congrès, mais une gauche de gouvernement, qui veut redresser le pays, de manière juste. C’est là notre responsabilité !