Intervention de Rémi Pauvros

Séance en hémicycle du 27 janvier 2015 à 21h30
Croissance activité et égalité des chances économiques — Après l'article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRémi Pauvros :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur, nous vivons un moment important, autour d’un grand et beau projet. Je lui ai consacré, après mon collègue Alain Gest, beaucoup d’efforts et beaucoup de temps, pour en arriver à ce moment particulier. Il s’agit d’une étape importante – d’autres devront encore être franchies –, une étape nécessaire pour consolider ce projet et faire en sorte que sa réalisation soit à portée de main.

Nous l’avons dit tout à l’heure : nous avons réuni à Amiens, sous la présidence du ministre Alain Vidalies, l’ensemble des présidents des conseils généraux et régionaux concernés, dont ceux de la région Île-de-France, qui était représentée et qui a effectivement confirmé l’engagement de ses collectivités – lequel se traduira d’ailleurs par une convention financière – d’apporter 1 milliard d’euros à ce projet.

La société de projet répond à deux exigences. La première est d’avoir la capacité d’assurer une maîtrise d’ouvrage : nous nous rejoignons quant à la nécessité d’avoir un support juridique solide, et l’expérience du Grand Paris nous servira de référence à cet égard. La deuxième exigence, c’est de faire en sorte que ces collectivités, qui apportent une somme importante, ne restent pas à la porte de la maîtrise d’ouvrage et soient associées à la réalisation de ce projet, ce qui est légitime. D’où la nécessité de créer cette société de projet, qui permettra aussi de déposer notre dossier à la Commission européenne dans de très bonnes conditions, le 26 février. Tel est notre état d’esprit : nous considérons qu’il s’agit là d’une avancée, d’une étape.

Vous me permettrez, monsieur Gest, d’exprimer ma solidarité et mon accord avec le ministre Frédéric Cuvillier, qui, en me confiant cette mission de reconfiguration, en assurant un suivi avec Voies navigables de France, et en créant la mission administrative qui a rendu son rapport – et je n’entrerai pas dans les polémiques relatives au passé, qui ne m’intéressent aucunement – a contribué à faire progresser ce dossier.

Ce projet est nécessaire : il s’agit d’abord et avant tout d’un grand projet économique qui, au-delà du chantier lui-même, permettra à la batellerie, qui a été tellement délaissée pendant des années, de reprendre sa place. Il donnera une impulsion au fret par voie fluviale, qui ne représente que 2 à 3 % du fret en France, alors qu’il est de 20 % dans les pays nordiques. Cela aura également pour effet de faciliter la connexion avec l’hinterland des ports, en particulier celui du Havre, de Rouen, de Dunkerque, mais aussi les ports intérieurs, comme celui de Lille. Il s’agit bien, vous le voyez, d’un grand projet économique.

Madame Pompili, avec tout le respect que j’ai pour vous, permettez-moi de vous rappeler que je vous ai présenté mon rapport de reconfiguration. Je vous ai apporté un certain nombre d’éléments extrêmement concrets qui permettaient de répondre à nombre des observations que vous venez de formuler, lesquelles portaient sur un rapport déjà dépassé. Vous faites peu de cas du travail que j’ai fait : c’est votre droit. Il n’est peut-être pas suffisant ; il n’est peut-être pas marqué du sceau de l’intelligence, je le reconnais avec beaucoup de modestie… Mais quand même ! Nous avons travaillé, et apporté, me semble-t-il, de nombreuses réponses aux questions ou aux remarques que vous avez formulées.

Je n’enterai pas dans les détails, mais je pense, comme mon collègue Alain Gest, que vous avez formulé un certain nombre de contre-vérités, qui n’ajoutent rien au débat, et qui ne sont pas suffisamment argumentées pour être prises en considération. Cela étant, j’aurai l’occasion de travailler à nouveau avec vous, ma chère collègue, car lorsque les collectivités territoriales portent ce projet, c’est aussi avec la majorité, quelquefois même à l’unanimité : c’est le cas dans le Nord-Pas-de-Calais, avec vos collègues qui ont porté ce projet.

Vous devriez modérer votre approche, et surtout vous dire que, lorsqu’une péniche porte 4 400 tonnes, ce sont cent camions de 44 tonnes de moins qui circulent sur l’autoroute A1. Voilà une donnée concrète, qui échappe à toute analyse !

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