Intervention de Martial Saddier

Séance en hémicycle du 27 janvier 2015 à 21h30
Croissance activité et égalité des chances économiques — Après l'article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartial Saddier :

Mes chers collègues, depuis trop longtemps, une infime partie du territoire et des populations français et européens supportent les nuisances du trafic des poids lourds, et particulièrement du transport par poids lourds pour le compte des autres populations. Ce transport routier est le poumon économique de la France et de l’Union européenne, mais il se concentre sur quelques points géographiques.

Nous parlons ce soir du canal Seine-Nord Europe, c’est donc l’ensemble des populations qui bordent l’A1 qui est concerné, mais permettez-moi de citer l’axe qui conduit au tunnel du Mont-Blanc, dans la circonscription dont j’ai eu l’honneur d’être le député pendant dix ans – je suis actuellement le député de la vallée de l’Arve. Je voudrais également penser aux populations des vallées qui conduisent au tunnel du Fréjus, à celles, chères à Joël Giraud, du col de Montgenèvre, ou encore à celles du passage du sud des Alpes, du côté de Nice. L’ensemble de ces populations est confronté à des nuisances sonores, visuelles et de qualité de l’air qui ne sont plus acceptables ni tolérables.

Les seules alternatives, nous le savons tous, même si ce sont des dossiers très longs et difficiles qui nécessitent des moyens financiers importants et qui dépassent les clivages politiques, consistent à mettre en oeuvre des infrastructures françaises, certes, mais qui vont souvent permettre à toute l’Union européenne de revoir le report modal.

C’est ce dont nous parlons ce soir, et ce dont nous parlons lorsque nous défendons les uns et les autres le grand projet du Lyon-Turin. Au moment où nous nous parlons, pour reprendre l’exemple du tunnel du Mont-Blanc et de la vallée de l’Arve, sachez qu’aux jours les plus forts de l’activité économique, les mercredis et les jeudis, 5 000 poids lourds passeront alors que nous sommes probablement en risque 4 ou 5 d’avalanche compte tenu des conditions climatiques. Ce n’est plus acceptable à court, moyen et long terme. La seule alternative est de mettre en oeuvre ces grands projets que sont le canal Seine-Nord Europe et le Lyon-Turin.

Enfin, je tiens à dire solennellement, pour y avoir été confronté, que je ne comprends plus l’attitude de certains, même si je la respecte. Comment peut-on continuer à venir en circonscription appeler à manifester – relayé par des associations environnementales – pour le report modal, contre la pollution, pour limiter le développement des poids lourds, tout en venant dans l’hémicycle pour lutter contre ces grandes infrastructures routières ? Permettez-moi, chers collègues, de vous dire que cela me choque profondément.

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