Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du 27 janvier 2015 à 21h30
Croissance activité et égalité des chances économiques — Après l'article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

Je suis un peu désolée que l’on parle de contre-vérités et que l’on se renvoie des accusations de mensonge. Un projet d’une telle envergure mériterait un vrai débat. Lorsque l’on dit que ce ne sont que les collectivités concernées qui devraient en discuter, je ne suis pas d’accord, car la France entière va payer. L’Europe va peut-être donner de l’argent à ce projet, mais alors elle ne le donnera pas à d’autres. Donc tout le monde est concerné.

J’ai des questions simples à poser, mais malheureusement j’ai l’impression que je ne recevrai pas vraiment de réponse aujourd’hui : peut-être faut-il programmer un débat plus tard. La question du bouclage financier est importante, elle n’est pas résolue : aujourd’hui, ce projet est loin d’être financé.

J’entends notre collègue Pauvros dire qu’il sera formidable de faire naviguer des barges de 4 400 tonnes, mais je rappelle qu’aujourd’hui le projet ne permet pas de faire circuler de telles barges. Pour que cela soit possible, il faudra faire de nouveaux travaux qui vont coûter très cher pour que les deux tuyaux qui arrivent au gros tuyau du canal Seine-Nord Europe puissent être mis aux normes. Il ne s’agit donc pas là de 4,8 milliards d’euros, mais de bien plus.

Ensuite, la question de la création d’emplois est effectivement importante. On parlait tout à l’heure de poudre aux yeux. Je ne veux pas que l’on jette de poudre aux yeux dans ma région, en Picardie, en disant que l’on va créer de l’emploi local. Il faudrait en effet que vous nous expliquiez comment on peut introduire dans les appels d’offres – qui seront européens – des mesures permettant de favoriser l’emploi local...

Enfin, je trouve dommage que l’on ne puisse pas débattre sereinement d’alternatives possibles avant qu’il ne soit trop tard, c’est-à-dire avant que l’on ait commencé de construire. Est-il si honteux de dire qu’il existe des alternatives, en faisant appel à des budgets moins importants, pour permettre le développement du territoire et, surtout, pour résoudre le problème crucial du transport routier polluant ? Le canal Seine-Nord Europe ne permettra pas de remédier à l’engorgement de l’A1. On peut dire ce que l’on veut, on aura un très faible report modal. Le problème restera entier et on n’aura plus d’argent pour développer le fret ferroviaire, qui souffre d’un sous-investissement massif depuis plusieurs années. Malheureusement, je constate que cela va continuer.

Tout à l’heure, M. Pancher avait raison de dire

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