C'est un sujet que, pour ne pas envenimer mes relations avec le Trésor, je ne souhaite pas trop développer en réunion ouverte au public.
Je pense que le Trésor est dans son rôle mais, à un moment, les arbitrages doivent intervenir. Son rôle, c'est de sécuriser l'État. Il a considéré qu'existait un risque profond nécessitant de donner la garantie de celui-ci, et il a eu raison. De même, le Gouvernement a eu raison d'en prendre la décision cet été.
Comme il a une vision globale des dossiers qui sont présentés à Bruxelles, il pense sans doute que celui-ci comporte beaucoup d'inconvénients et arrive au plus mauvais moment. Soit. Après, la question est de savoir si l'on considère que les enjeux politique, économique et social de ce dossier justifient qu'on se lance dans un parcours et une discussion avec Bruxelles qui ne seront pas forcément commodes. Ce choix appartient à l'autorité publique.
Quant aux SACICAP, elles sont un modèle très original qui doit être préservé. Si le pôle immobilier contribue déjà à quelques endroits, il n'est pas envisageable qu'il puisse financer les missions sociales du jour au lendemain. Le relais peut sans doute être pris à échéance de deux ou trois ans, c'est pourquoi j'ai parlé de jointure. Mais dire que les missions sociales disparaîtront avec le pôle bancaire, c'était un raccourci un peu facile pour faire pression mais qui ne correspond pas totalement à la réalité.
Pour s'en sortir, il faut dire la vérité sur l'ensemble des volets du dossier. Dire la vérité quand on a la conviction que la Banque postale ne pourra pas faire seule, dire la vérité sur les erreurs de gestion qui ont pu être commises par le passé, et dire la vérité sur l'impossibilité d'en rester au statu quo et la nécessité d'un recentrage. C'est ce que je m'efforce de faire.