Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 21 janvier 2015 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Nous sommes très heureux et très honorés d'accueillir M. Robert Dussey, ministre des affaires étrangères et de la coopération de la République togolaise. Je vous remercie vivement, monsieur le ministre, d'avoir répondu à notre invitation pour cette audition qui n'est pas ouverte à la presse.

Si notre Commission est très attentive à la situation sur le continent africain, nous avons eu, jusqu'ici, assez peu d'occasions d'évoquer celle du Togo, un pays avec lequel nous entretenons pourtant des relations de partenariat suivi. Nous sommes d'autant plus heureux que vous ayez pu prendre le temps de venir nous parler au cours de votre visite à Paris, et d'autant plus intéressés par ce que vous pourrez nous dire de la politique intérieure de votre pays, mais aussi de la politique régionale.

Le Togo est, disais-je, l'un des pays du continent africain avec lequel nous entretenons des relations de partenariat suivi. Il fait partie des seize pays prioritaires de notre politique d'aide au développement. C'est aussi le Togo qui a accueilli notre aviation militaire en 2004, lorsqu'elle a dû quitter la Côte d'Ivoire, et, après que le président Sarkozy a souhaité lancer la rénovation de nos accords bilatéraux, c'est avec le Togo que nous avons signé le premier de nos partenariats de défense en Afrique, en mars 2009. Enfin, le Président Faure Gnassingbé était à Paris le 11 janvier dernier pour manifester sa solidarité avec notre pays ; nous en avons évidemment été très touchés.

Le Togo a pris une place importante sur la scène régionale, d'abord grâce à ses forces armées. Fortes de leurs importantes capacités, celles-ci se sont battues courageusement dans le cadre des opérations menées par les Nations unies, en Côte d'Ivoire, en 2003, et, plus récemment, au sein de la MISMA, la mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine, puis de la MINUSMA, la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, où plus d'un millier de soldats togolais sont présents.

Le problème de la piraterie dans le golfe de Guinée, qui constitue pour nous une priorité, est également au coeur des préoccupations du Président togolais, qui souhaite organiser le sommet de l'Union africaine sur ce sujet, à la fin de l'année.

Quels sont, monsieur le ministre, les axes de la politique étrangère de votre pays ? Quelle est votre analyse des problèmes de développement et de stabilité auxquels est confrontée la sous-région, et quelles sont selon vous les perspectives dans ce domaine ?

Comme d'autres pays de la région, le Togo bénéficie d'un taux de croissance économique extrêmement élevé, qui devrait dépasser 6 % cette année. Les indices montrent des améliorations en matière de scolarisation, mais d'autres indices sont préoccupants : l'augmentation de l'extrême pauvreté, de la mortalité infantile, des inégalités, le taux de chômage, le sous-emploi qui reste très élevé, particulièrement chez les jeunes, dans un pays où 75 % de la population a moins de trente-cinq ans. Nous serons naturellement très intéressés par vos analyses de la manière dont votre pays affronte les défis économiques et sociaux et des stratégies de développement, à moyen et à long terme, que votre gouvernement met en oeuvre pour répondre aux attentes de la population.

Il y a dix ans, l'élection présidentielle avait donné lieu à des violences qui avaient fait 500 à 800 morts. Il y aura dans quelques semaines une nouvelle élection présidentielle à laquelle le Président Faure Gnassingbé se représentera face aux candidats de l'opposition. Comme dans d'autres pays, la question se pose de la limitation du nombre de mandats présidentiels. Ce point fait débat. Un projet de réforme de la Constitution, qui prévoyait une élection à deux tours et la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels, a été rejeté l'an dernier. Dans ce domaine également, nous aimerions savoir quelles sont selon vous les perspectives.

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