Intervention de Guillaume Wasmer

Réunion du 20 janvier 2015 à 9h30
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Guillaume Wasmer, représentant le syndicat des manageurs publics de santé, SMPS, directeur des centres hospitaliers de Juvisy, Longjumeau et Orsay :

Je partage les propos de M. Hoeltgen. Globalement, les directeurs des affaires financières sont bien formés et ont toutes les compétences nécessaires pour assurer la gestion quotidienne des établissements et mettre en oeuvre des formules financières que je qualifierai de classiques.

Dès lors que vous êtes confrontés pour la première fois à des PPP ou à des emprunts structurés, qui par définition sont des montages complexes, alors que nos interlocuteurs les manient en permanence et savent faire preuve d'une certaine opacité, vous êtes un peu démunis.

De la même façon que la communauté hospitalière a su se structurer pour créer la Société hospitalière d'assurances mutuelles (SHAM), la société d'assurance, ou la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH), la complémentaire santé, je pense que nous pourrions collectivement mettre en place des services transversaux nous permettant de faire face à des situations complexes.

Il est également un peu facile de se demander, dix ans après, ce qui s'est passé alors qu'entre-temps les règles ont changé. Si l'on a voulu un plan d'aide à l'endettement plutôt qu'un plan d'aide à l'investissement, c'était un choix permettant de « saupoudrer » un peu dans tous les établissements plutôt que de donner seulement à quelques-uns, pour maintenir le maillage hospitalier français. Souhaite-t-on maintenir le maillage hospitalier français tel qu'il existe aujourd'hui ? Si la réponse est oui, alors il faut soit accepter un fort niveau d'endettement, soit subventionner les établissements, auquel cas il faudra faire preuve d'imagination.

S'agissant des emprunts structurés, la réponse ne peut pas être individuelle. Comme j'ai la chance de diriger trois établissements, j'ai essayé d'en fusionner deux pour permettre une désensibilisation des emprunts de l'un dans un ensemble plus large. Mais il faudrait à la limite envisager ce même système sur l'ensemble de l'investissement français, pour qu'une réelle solidarité hospitalière s'exerce. De la même façon, pour les décisions d'investissements lourds on pourrait aussi mettre en place des outils pour faire face à des montages complexes. Sur le plan technique, on pourrait aussi avoir une équipe d'ingénieurs, de techniciens, qui soit centralisée par région ou au niveau national et qui pourrait intervenir sur certaines opérations particulières. On a essayé de le faire, au niveau des tutelles. Or, cela devrait être plutôt fait au niveau des dirigeants hospitaliers car les tutelles doivent rester, à mon sens, dans le champ de la régulation et du contrôle beaucoup plus que dans celui de l'appui. Elles ne peuvent pas jouer à la fois le rôle de régulateur et d'accompagnant.

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