Intervention de Frédéric Boiron

Réunion du 20 janvier 2015 à 9h30
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Frédéric Boiron, président de l'Association des directeurs d'hôpital, ADH :

Permettez-moi tout d'abord, madame la présidente, monsieur le président, de vous présenter l'Association des directeurs d'hôpital : réunissant les élèves et anciens élèves de l'École nationale de la santé publique devenue École des hautes études en santé publique, elle s'est réformée au tournant des années 2000 pour devenir une association professionnelle s'intéressant au système de santé avec pour domaine de prédilection l'hôpital public, institution parmi les plus emblématiques de notre pays puisqu'elle est fondée sur le principe de solidarité, particulièrement structurant dans notre République. Notre association s'est toujours efforcée de tenir un discours le moins corporatiste possible sur les thématiques liées à la modernisation du service public, qui ne saurait être pour nous synonyme d'inefficacité, de surcoût et de problèmes financiers.

L'ADH a aussi tenté de contribuer au débat sur l'endettement des établissements de santé dans le milieu hospitalier. Vous avez souligné le poids de la dette, sujet amplement abordé par votre mission sur lequel il n'est sans doute pas utile pour nous ici de revenir en détail. C'est un phénomène que je connais bien puisque le centre hospitalier universitaire (CHU) de Saint-Étienne dont je suis directeur est l'un des plus concernés par l'endettement, notamment par l'endettement toxique.

Il me paraît important de souligner que la dette n'est pas mauvaise en soi. Bien géré, un endettement correspond au financement d'un investissement qui constitue un pari sur l'avenir. Il est consubstantiel au système de santé : en effet, a contrario les hôpitaux et autres structures de santé qui n'investissent pas ou qui n'investissent plus disparaissent ou deviennent inutiles. La santé nécessite un effort d'investissement qui passe forcément, entre autres moyens, par un financement complété ou assuré majoritairement par de l'endettement, ce qui a été le cas dans les années 2000.

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