Je n'ai jamais songé à remettre en cause la présidence du Conseil des ministres par le Président de la République. J'ai dit qu'il devrait se consacrer à l'essentiel – au sens de l'essence des choses. Les attentats de la semaine dernière nous l'ont bien montré : nous sommes tous d'accord pour considérer qu'il faut défendre nos principes de liberté, de laïcité, et je ne suis pas sûre que le fonctionnement actuel des institutions permette au Président de se consacrer à cet essentiel-là. Or c'est précisément, à mon sens, pour s'assurer que la ligne directrice fondamentale n'est jamais oubliée, qu'il doit présider le Conseil des ministres. Il faut favoriser une certaine souplesse en évitant de créer de nouveaux blocs qui s'opposeraient les uns aux autres.
J'ajoute que le Président doit s'impliquer beaucoup plus qu'aujourd'hui dans le projet européen. Il doit donc présider le Conseil des ministres pour que personne n'oublie jamais que toute décision doit être préparée dans une perspective européenne.