Nous avons le plaisir de recevoir aujourd'hui Mme Véronique Séhier, coprésidente, avec Carine Favier, du Mouvement français pour le Planning familial, et Mme Danielle Gaudry, membre du bureau national, qui vont nous exposer leur point de vue sur le projet de loi relatif à la santé. Ce plaisir est d'autant plus grand qu'elles nous font l'honneur d'être parmi nous à quelques jours de l'anniversaire de la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Le droit à l'avortement a évolué depuis quarante ans, nous avons su le consolider et le réaffirmer, et nous ne devons jamais le considérer comme acquis. La ministre de la santé a permis la prise en charge à 100 % de l'IVG : c'était une des promesses fortes de François Hollande en faveur du droit des femmes.
Madame Séhier, militante depuis 1978, vous avez été élue coprésidente du Planning familial début février 2013. Également membre du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh), vous êtes particulièrement impliquée dans la lutte contre les stéréotypes et les violences de genre. Vos remarques et analyses sur les sujets que vous traitez au quotidien nous sont donc très précieuses.
Le projet de loi relatif à la santé, qui sera examiné à la fin du premier trimestre de cette année, s'inscrit dans la continuité de certains articles de la loi du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes. Il comporte des dispositions relatives à la réduction des inégalités de santé, à l'accès aux soins et à la prévention. Il propose, par exemple, de lever les restrictions existantes sur l'accès à la contraception d'urgence des élèves du second degré auprès de l'infirmerie scolaire, et de faciliter l'accès à l'IVG par voie médicamenteuse en permettant aux sages-femmes de réaliser cet acte.
Nous allons donc écouter vos pistes de réflexion et vos propositions. Mais avant tout, j'ai une pensée particulière pour Simone Iff qui nous a quittés récemment. Élue à la tête du Mouvement français du Planning familial en 1973, Simone Iff a mené toute sa vie un combat avec les femmes et pour les femmes, et nous ne pouvons que saluer sa participation essentielle à la lutte pour le droit à l'avortement, à la lutte contre le viol et les violences faites aux femmes. Membre du cabinet de la ministre des droits de la femme, Yvette Roudy, de 1981 à 1986, elle fut en particulier à l'initiative de la création de la permanence « Viol, Femme, Information ». Militante, féministe déterminée et passionnée dans sa défense des droits des femmes, dans son combat pour leur émancipation, pour l'égalité entre les femmes et les hommes et contre les stéréotypes, ses idées continueront à nous guider car elles sont les préalables indispensables à la construction d'une société libre et égalitaire.