Il est certain que les maladies qui doivent être prises en compte par la recherche médicale sont nombreuses et celle de Lyme n'est pas des moindres. Mais s'arrêter à un simple constat, c'est faire la preuve de son incapacité. Cette maladie me semble exiger de nous une réaction accomplie car elle touche non seulement la France mais aussi l'Allemagne, la Suisse, l'Autriche et les pays de l'Est. Or ils ont pris la mesure de la gravité du problème : la France ne peut donc rester en retrait à cet égard.
Monsieur le rapporteur, comme votre région, le Doubs est particulièrement affecté par le développement des tiques et les conséquences de leurs morsures sur les habitants. Cependant, le développement préoccupant de la maladie dite de Lyme, qui trouve son origine aux États-Unis, ne s'arrête pas à nos frontières et concerne tout autant et dans des proportions comparables nos voisins européens. De même, le nuage de Tchernobyl ne s'est-il pas arrêté à la frontière suisse ni à la frontière allemande mais a pu déborder, quoi qu'on en ait dit, sur notre territoire. C'est pourquoi j'avais déjà déposé une proposition de résolution européenne qui fut alors adoptée à l'unanimité des membres de la commission des affaires européennes.
J'ai souhaité poursuivre ce travail commun en déposant sur le bureau de notre assemblée cette proposition de loi et ne peux que me réjouir qu'elle soit aujourd'hui discutée devant la commission des affaires sociales. Si je connaissais les risques des morsures de tiques, ce qui m'a amené à envisager de soumettre ce texte à notre Assemblée, c'est la détresse d'une mère qui, face aux difficultés qu'elle rencontrait, m'a sensibilisé au cas de sa fille, Océane. Cette dernière, après avoir contracté la maladie de Lyme, a dû se faire opérer en urgence d'une tumeur au cerveau. Le cas de cette adolescente qui m'est proche m'a interpellé et invité à examiner de plus près les conséquences de cette maladie et sa dimension mondiale, que nous ne pouvons plus ignorer.
Ainsi, face au développement de ce fléau, il m'a paru urgent d'agir, au niveau européen tout d'abord, afin que cette question de santé publique soit enfin prise en compte avec toute l'attention nécessaire et que les malades ne se sentent plus délaissés par les pouvoirs publics.
Monsieur le rapporteur, je me réjouis du travail constructif qui a été le vôtre : il a permis d'apporter les améliorations nécessaires au texte initial afin de lui conférer toute sa dimension et de lui donner toutes les chances d'emporter un vote favorable, voire l'unanimité de votre commission. En effet, si les initiatives que vous avez été plusieurs à mentionner ont permis la publication du rapport du Haut Conseil de la Santé Publique en décembre dernier, je note que les recommandations qui y figurent rejoignent les préoccupations de la présente proposition de loi. Aussi, si je me réjouis de la publication de ce rapport, celui-ci ne marque qu'une première étape qu'il est nécessaire de compléter par des mesures d'ordre législatif. C'est en tout cas ce qui me semble ressortir des auditions du corps médical, du corps scientifique et des associations qu'a menées le rapporteur.
La maladie, la douleur et la souffrance n'ayant pas de couleur politique, il est de notre responsabilité commune de permettre à la recherche et au monde scientifique et médical de poursuivre plus avant les travaux qui doivent être menés, d'agir rapidement en faveur de la prévention et de la vulgarisation des bons comportements à adopter et de compléter la cartographie dont on dispose afin qu'elle couvre l'ensemble du territoire national. C'est en ce sens que je vous propose de soutenir le texte qui vous est soumis aujourd'hui.