Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Réunion du 28 janvier 2015 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, je vous remercie de m'accueillir parmi vous. J'aurais préféré revenir devant votre commission dans un autre contexte que celui-là, mais les événements qui se sont déroulés au début de ce mois nous conduisent à poser de nombreuses questions autour de l'école puisqu'elle s'est retrouvée en première ligne.

Il me semblait important que nous puissions échanger et que vous puissiez participer pleinement, comme vous en avez émis le souhait, à cette mobilisation qui ne fait que commencer puisque les assises que nous avons lancées sur tout le territoire dureront trois mois. Nous souhaitons y associer tous les partenaires. Les élus, les collectivités locales, les entreprises seront les bienvenus dans cette démarche parce qu'il est évident que l'école à elle seule ne pourra pas tout, même si, et je n'ai de cesse de le répéter depuis quinze jours, l'école doit tout faire pour porter, de sa place, dans son rôle, les valeurs républicaines qui ont été mises à mal par les attentats de ce mois de janvier.

Je me suis exprimée à l'Assemblée nationale la semaine dernière pour vous dire combien l'école s'était mobilisée dans les premières heures qui ont suivi les attentats, à la fois spontanément et à ma demande, aussi bien pour faire respecter une minute de silence et de recueillement des élèves autour de la mémoire des victimes que pour libérer les échanges, le dialogue, les débats.

Je vous ai indiqué qu'il y a eu des endroits où tout s'était merveilleusement bien passé et d'autres où quelques incidents se sont produits. Nous avons voulu répondre à ces incidents par la plus grande vigilance et la plus grande fermeté.

Que peut faire aujourd'hui l'école de la République pour transmettre mieux encore qu'elle ne le fait les valeurs auxquelles nous sommes attachés – la liberté d'expression, la liberté de confession, le vivre ensemble – et qui ont été attaquées ? Comment faire en sorte d'éduquer des générations entières à ne pas reproduire le mal et à ne pas s'y reconnaître, à ne pas le justifier ? La mobilisation que nous avons engagée répond à trois défis qui sont lancés à l'école et dont l'actualité rappelle l'acuité : transmettre des savoirs, transmettre des valeurs républicaines, faire en sorte que l'école offre aux élèves un cadre sécurisant, respectueux de l'autorité.

Mieux transmettre les savoirs fondamentaux doit être notre priorité à la suite des événements et des incidents. Comme je l'ai dit tout à l'heure en séance publique en réponse à votre question, monsieur le président, c'est dans le vide de la pensée que s'installe le mal. On a constaté que les jeunes gens qui ont pu dire leur désaccord avec la minute de silence ou l'adhésion nationale autour de Charlie Hebdo avaient de fait un manque de maîtrise de la pensée, du langage et donc un manque d'esprit critique. Si nous voulons vraiment faire de ces jeunes gens des citoyens responsables, il faut leur offrir une bonne maîtrise du parler, du lire, de l'écrire. C'est la raison pour laquelle nous avons mis au centre des mesures annoncées la semaine dernière la nécessité de renforcer la maîtrise de la langue.

Nous allons lancer ce chantier qui commence dès le plus jeune âge, et qui vient conforter d'ailleurs le diagnostic que nous avions fait lors de l'examen du projet de loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République. Le développement de la préscolarisation des enfants dès l'âge de trois ans y participe car suivant la catégorie sociale à laquelle il appartient ou ses conditions d'existence, l'élève peut maîtriser trois fois moins de mots qu'un autre. Plus encore, nous développerons désormais au début du CE2 une évaluation du niveau de lecture et d'écriture des élèves pour mieux détecter les difficultés et mettre en place des réponses adaptées aux besoins de chaque enfant. Nous allons également, dans le cadre de la réforme du collège que nous conduirons cette année, renforcer ces fondamentaux que sont le français et les mathématiques. Dans le même souci, nous allons déployer avec davantage de moyens les dispositifs d'inclusion scolaire pour améliorer l'apprentissage de la langue par les élèves qui ne parlent pas le français et qui viennent d'arriver en France. Nous veillerons à ce que de tels dispositifs concernent aussi les parents qui ne maîtrisent pas non plus la langue et pas simplement les primo-arrivants, mais aussi ceux qui sont installés de longue date sur le territoire.

Au-delà du français, du lire, de l'écrire, de la capacité à se forger une pensée et à l'exprimer, il est nécessaire d'élever le niveau de connaissances et la réussite du plus grand nombre. Tel était l'objet de la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République. Il est encore trop tôt pour mesurer les effets de cette loi, mais il faut savoir ce que cela signifie que d'avoir remis en place une formation initiale des enseignants, à l'heure où l'on nous demande de la renforcer encore. Que ne nous aurait-on pas dit s'il n'y avait pas eu de formation initiale !

Cette même loi nous conduit à revoir le socle commun de connaissances, de compétences, de culture, à réviser les programmes précisément pour apprendre mieux. Nous allons donc poursuivre ces efforts, tout comme nous poursuivrons ceux en matière de lutte contre le décrochage scolaire en faisant en sorte d'intervenir le plus tôt possible, dès que des signes avant-coureurs apparaissent, afin de le prévenir.

On a beaucoup parlé de la transmission des valeurs de la République et au premier rang desquelles la laïcité. C'est clairement le deuxième défi auquel l'école doit faire face et sur lequel elle va se mobiliser. Ces attentats ne sont pas anodins. Les terroristes se sont attaqués à des dessinateurs, des journalistes, des policiers, des Français de confession juive. Ce faisant, ils ont clairement voulu porter un coup aux valeurs de notre République. Or c'est le rôle de l'école que de faire vivre cette République, de faire comprendre ses valeurs, d'en faire le ciment d'une culture commune. C'est pourquoi nous devons mieux former ceux qui sont chargés de les transmettre. La communauté éducative en avait déjà conscience ; peut-être est-ce aujourd'hui plus partagé à la faveur de ce qui s'est passé. Il ne suffit pas de porter de façon un peu incantatoire les grands mots de liberté, d'égalité et de fraternité ou de laïcité ; encore faut-il être capable de les transmettre. C'est la raison pour laquelle, aussi bien dans le cadre de la formation initiale dans les écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE) que dans celui de la formation continue, nous veillerons désormais à ce que la laïcité, l'animation des débats, la gestion de classe, l'éducation aux médias et à internet soient des apprentissages d'abord pour les enseignants avant d'être des apprentissages pour les enfants. C'est ce qui nous a conduits à demander à toutes les ESPE d'insérer dans leur tronc commun et de façon homogène ces formations indispensables. Nous allons déployer 1 000 formateurs sur l'ensemble du territoire qui seront eux-mêmes formés à ces questions de laïcité, de citoyenneté, d'éducation aux médias, avant de former à leur tour toute la chaîne éducative concernée.

Les enseignants considèrent qu'ils manquent d'outils simples, d'argumentaires et de contre-argumentaires sur un certain nombre d'idées redondantes, de théories difficiles à contrer dont sont porteurs des élèves qui sont en proie, comme l'ensemble de la société, à un scepticisme, à une contestation des connaissances, à du relativisme qu'il est parfois difficile de combattre. Nous sommes en train de mettre en place ces documents, ces outils pédagogiques, ces contre-argumentaires et ces outils vidéo pour aider les enseignants à passer des messages et nous veillerons à ce qu'ils répondent au mieux aux besoins du terrain.

La meilleure façon de transmettre les valeurs de la République, c'est de faire en sorte que les élèves en fassent l'expérience directement pendant leur scolarité. L'école ne peut pas parler d'égalité de façon crédible si elle ne lutte pas elle-même de toutes ses forces contre les inégalités. Là encore, la résorption des inégalités, c'est ce qui nous guide depuis deux ans. C'est pourquoi, juste avant les vacances de Noël, nous avons pris cette décision majeure de modifier le système d'allocation des moyens aux établissements scolaires. Plutôt que de se baser uniquement sur les effectifs des établissements scolaires lorsque l'on doit décider de l'affectation des postes ou des moyens, nous allouerons désormais davantage de moyens là où les besoins sont les plus importants, là où se concentrent le plus de difficultés scolaires.

S'agissant de la résorption des inégalités, nous devons aller plus loin, notamment en matière de mixité sociale dans les collèges puisque c'est là que les difficultés se posent le plus. Je l'ai dit, nous travaillons avec les recteurs et les collectivités locales pour voir comment modifier l'affectation des moyens afin de mieux assurer la mixité sociale, parce qu'il n'y a rien de plus délétère que la concentration de difficultés sociales, la ghettoïsation, le séparatisme social. Beaucoup d'enfants dans ce pays ne croient plus aux valeurs de la République parce qu'ils ne sont pas amenés à les vivre, ils ne croient plus au vivre ensemble parce qu'ils ne font même pas l'expérience de la différence et de la mixité sociale avec d'autres. Nous devons absolument avancer sur ce sujet. Je n'ai pas dit que ce serait simple, mais nous le ferons.

De même, nous devons avancer en matière de lutte contre la pauvreté dans les écoles. Si le sujet n'était pas tabou, il n'a pas non plus été pris à bras-le-corps. Pendant des années, les fonds sociaux dans les établissements scolaires ont plutôt été revus à la baisse. Nous avons pris une décision forte, celle de les augmenter de 20 %, pour les porter à 45 millions d'euros afin de mieux répondre à un certain nombre de besoins qui s'expriment.

Apprendre les valeurs de la République, c'est aussi faire l'expérience du parcours citoyen qui n'est pas simplement un enseignement. On a beaucoup parlé de l'enseignement moral et civique, et je suis heureuse que le travail ait été engagé avant les attentats, ce qui nous permet déjà de disposer d'un outil bien construit que nous allons enrichir pour devenir une véritable nouveauté. En effet, à partir de la rentrée 2015, du primaire au lycée, l'élève bénéficiera d'un enseignement moral et civique d'une heure hebdomadaire, ce qui représentera au total 300 heures. Cela lui permettra d'aborder des notions à la fois théoriques parce qu'il en faut – de droits et de devoirs, de règles de vie en collectivité – mais surtout de mise en pratique du débat, de la simulation, du travail collectif, de l'interactivité et du développement de l'esprit critique.

Chaque projet d'école ou d'établissement permettra à l'élève de s'engager dans la vie démocratique de son école, collège, lycée et dans la vie associative des partenaires de l'école. Nous allons renforcer tous ces partenariats et faire en sorte que cet engagement soit reconnu et valorisé dans sa scolarité. Une évaluation aura lieu lors du brevet, non sur les performances réalisées pendant cet engagement de plusieurs années, mais sur la capacité de l'élève à retranscrire son engagement et à montrer combien il s'en est alimenté. C'est cela aussi qui construit la citoyenneté.

Dans ce parcours citoyen, nous veillerons tout particulièrement à ce que l'élève fasse l'apprentissage d'une éducation aux médias et à internet. Les élèves d'aujourd'hui n'ont plus grand-chose à voir avec ceux d'il y a quinze ans. Je me fais cette réflexion à chaque fois que je me rends dans un établissement et que je suis amenée à discuter avec les collégiens. C'est un âge où ils ont du mal à trier, à hiérarchiser la masse d'informations qui leur parvient. Il ne faut pas s'étonner que la non-hiérarchisation des informations aboutisse parfois à la non-hiérarchisation des valeurs. Les enseignants seront formés à cette éducation aux médias et à internet pour pouvoir répondre notamment aux théories du complot qui sévissent sur la toile.

La meilleure façon d'apprendre à décrypter l'information, à l'analyser, à savoir comment elle se construit, à l'objectiver, c'est de permettre aux élèves de faire eux-mêmes l'expérience d'un média. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de développer dans chaque collège et chaque lycée un média, qu'il s'agisse d'un journal, d'une radio ou d'une plate-forme web. Chaque élève devra s'en voir offrir l'opportunité.

L'école n'arrivera pas à transmettre les valeurs républicaines si elle n'est pas entourée de partenaires, et en premier lieu des parents. Lors de l'adoption de la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République, vous avez rappelé l'importance de la coéducation. Nous avons déjà réalisé des progrès en la matière et je vous invite à relire ce que je disais avant Noël en matière de lutte contre le décrochage. Il est nécessaire de généraliser des dispositifs comme la « mallette des parents » et l'association des parents à chaque étape importante de la scolarité de leur enfant ou lors des choix d'orientation. Mais il faut aller plus loin. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de créer un Comité départemental d'éducation à la santé et la citoyenneté (CDESC), c'est-à-dire une structure qui associera l'ensemble de la communauté éducative, personnel enseignant et non enseignant, et notamment de santé, ainsi que les parents, pour prendre un certain nombre de décisions sur l'ensemble des établissements du département. C'est une bonne façon de faire progresser ce sujet et de parvenir à notre but : la création systématique dans chaque établissement scolaire d'un « espace parents » où ils se sentiraient chez eux, où ils seraient régulièrement accueillis et associés à la scolarité de leur enfant.

Les autres partenaires d'évidence sont les associations d'éducation populaire. Nous avons, avec mon collègue Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, décidé d'inclure, dans les plans éducatifs territoriaux qui nous lient aux collectivités locales dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires, un volet laïcité et citoyenneté pour lequel nous provisionnons 10 millions d'euros. Cette somme permettra d'inviter des associations d'éducation populaire à intervenir sur le temps périscolaire sur ces mêmes questions parce qu'il faut beaucoup de cohérence entre les différents temps de l'enfant et parce que les messages qui sont portés au sein de l'école doivent aussi être portés en dehors.

J'ai été frappée par le nombre de messages que j'ai pu recevoir de simples citoyens qui se disent disponibles, disposés à venir aider l'école. C'est cela aussi l'esprit du 11 janvier. Des chefs d'entreprise, des salariés, des mères de famille, des experts, des retraités nous ont dit que leur témoignage, leur expertise, leur façon de parler aux enfants pouvaient être utiles. Nous en avons déjà fait l'expérience ces dernières années avec les anciens déportés ou résistants qui ont accompli un travail magistral dans tous les établissements de France où ils sont allés témoigner, ce qui a permis de mettre un visage sur des chiffres ou des réalités objectives et tellement monstrueuses qu'on avait du mal à les identifier. Ce travail de témoignage et de soutien à l'école doit être fait plus facilement qu'il ne l'est aujourd'hui, l'école ayant du mal à ouvrir ses portes. Nous avons donc décidé de constituer, académie par académie, une « réserve citoyenne » dans laquelle ces citoyens pourront venir épauler l'école sur un certain nombre de sujets que nous avons évoqués, mais aussi sur d'autres, comme l'insertion professionnelle des jeunes, la lutte contre le sentiment d'exclusion, etc.

Il faut faire en sorte que l'école soit respectée dans son autorité, sinon elle ne peut pas agir correctement. L'autorité est d'abord un cadre rassurant pour les élèves. Il faut de la bienveillance, de la fermeté à l'école. Une école capable d'autorité, c'est d'abord une école en mesure d'inscrire les élèves dans un projet collectif qui fasse suffisamment sens pour ne pas les conduire à aller chercher du sens ailleurs, parfois même dans des pratiques de repli dangereuses pour eux-mêmes ou pour la société. C'est pour créer ce collectif indispensable que j'ai souhaité que les modalités de participation active des élèves aux commémorations patriotiques mais aussi aux semaines de l'engagement et aux semaines de lutte contre le racisme et l'antisémitisme soient désormais déclinées dans chaque projet d'établissement.

Le respect de l'autorité de l'école passe également par la capacité des adultes à porter un discours cohérent aux jeunes dont ils ont la responsabilité, en particulier à ceux qui ont déjà défié l'autorité au point d'avoir eu affaire à la justice et qui se retrouvent ensuite en situation de scolarisation. Ces jeunes ont besoin que les adultes qui les prennent en charge agissent en harmonie pour les aider à se réinscrire dans un projet éducatif. C'est pour cela que nous veillerons à ce qu'un référent justice soit désigné dans les établissements scolaires concernés pour pouvoir assurer un suivi plus efficace et plus cohérent qu'aujourd'hui et à ce que les éducateurs puissent ensemble discuter du projet éducatif de l'élève avec un correspondant unique.

La question de l'autorité de l'école, c'est bien sûr aussi celle du respect de l'enseignant et des élèves entre eux. C'est pourquoi j'ai insisté pour que ce plan intègre les règles de civilité et de politesse, car ce n'est pas rendre service aux élèves que de banaliser ou de sous-estimer des atteintes à ces règles. Il ne faut plus laisser passer des comportements qui portent atteinte à la qualité des apprentissages et qui donnent une image complètement faussée de ce qu'est la citoyenneté et de la façon dont on s'inscrit en société avec un ensemble de cadres et de règles. C'est la raison pour laquelle instruction a été clairement donnée aux chefs d'établissement de veiller à ce que les comportements contraires aux règles de civilité ou aux valeurs républicaines fassent l'objet d'un signalement systématique suivi dans la foulée d'une sanction éducative qui associe le plus possible les parents et qui passe le plus souvent possible par la responsabilisation. Lorsque l'élève est amené à prendre conscience de la gravité de son acte, les mesures de réparation sont bien plus efficaces qu'une simple mesure d'exclusion sèche.

Tels sont les premiers grands piliers de la mobilisation que nous avons commencé à conduire. Je le répète, aucune de ces mesures n'est exhaustive. Je lis beaucoup de commentaires faisant d'autres suggestions. Je suis la première à réclamer que le débat continue. L'attente de la société à l'égard de l'école est tellement forte qu'il faut savoir dire que l'école ne peut pas tout et qu'il est parfois facile de se dédouaner de ses responsabilités en les rejetant sur les enseignants. Le 11 janvier dernier, les Français se sont mobilisés non seulement pour refuser l'amalgame mais aussi pour savoir comment mieux éduquer leurs enfants. Après tout, on aurait pu imaginer qu'ils se laissent aller à ce que les terroristes cherchaient, c'est-à-dire la haine de l'autre, le besoin exclusif de mesures sécuritaires. Les Français nous ont montré un autre chemin ; il faut que nous soyons à la hauteur.

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