Intervention de Ary Chalus

Séance en hémicycle du 3 février 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Banque des antilles françaises

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAry Chalus :

Monsieur le ministre des finances, la Banque des Antilles françaises – la BDAF –, héritière des banques d’émission des territoires des Antilles françaises fondées en 1853, est née de la fusion des activités bancaires de dépôt et de crédit de la Banque de la Guadeloupe et de la Martinique en 1967. Dès lors, et dans le prolongement de sa tradition de banque des entreprises et des particuliers, comme naguère pour l’économie sucrière et l’activité de négoce, elle joue un rôle essentiel dans le financement de l’économie des Antilles, et récemment à la Guyane, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy.

La BDAF, plus ancienne institution financière de nos territoires, est à ce titre la mère de beaucoup d’entreprises guadeloupéennes et martiniquaises. Plus qu’une banque, c’est une icône vielle de 161 ans. D’ailleurs, le secteur bancaire souffre d’une image qui épargne la BDAF en raison de son antériorité. De par sa proximité et sa bonne connaissance d’un marché qu’elle a contribué à faire émerger et dont elle accompagne les évolutions, la BDAF est devenue un acteur indiscutable du paysage financier des Amériques françaises par la qualité des services qu’elle offre à sa clientèle.

La viabilité et la pérennité de l’unique réseau bancaire ancré dans nos territoires sont incontestablement un atout pour une économie trop souvent en panne de financement, à cause de la rareté d’une offre de crédits adaptés à ses besoins. Ce rôle ne saurait être dévolu à la seule Banque publique d’investissement, la BPI, tout juste installée dans nos îles.

La cession de la BDAF à la Caisse d’épargne de Provence-Alpes-Corse – la CEPAC – dans le cadre d’une fusion-acquisition laisse planer de véritables inquiétudes sur le devenir même de cette institution, qui risque de perdre son autonomie, et menace fortement 350 emplois qui permettent de faire vivre sur place de nombreuses familles.

Monsieur le ministre, eu égard à ces incidences économiques, sociales et culturelles, quelles sont les dispositions que vous pensez arrêter pour le maintien de cet outil de financement des entreprises, des ménages et de l’économie de ces territoires, singulièrement de la Guadeloupe ?

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