Intervention de Romain Colas

Séance en hémicycle du 4 février 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation du logement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRomain Colas :

Ma question s’adresse à M. Patrick Kanner, ministre de la ville.

Monsieur le ministre, une récente enquête de l’Union sociale pour l’habitat nous apprend que plus de 800 opérations de construction rencontrent des difficultés, freinant la livraison de 20 300 logements, soit 20 % de la production annuelle du Mouvement HLM. L’étude souligne que près de la moitié des logements concernés sont bloqués pour des raisons politiques, liées aux dernières élections municipales. En Île-de-France, région la plus touchée par ce gel funeste des constructions, des motifs politiques sont avancés dans quatre cas sur cinq.

Cette paralysie organisée a bien entendu de lourdes et cruelles conséquences, qui ont été rappelées par la Fondation Abbé-Pierre dans son rapport annuel. Non seulement elle est irresponsable eu égard à la situation des centaines de milliers de mal-logés, mais elle a aussi des effets néfastes sur le secteur du bâtiment, en laissant les entreprises du BTP l’arme au pied, soumises au bon vouloir de certains maires, élus sur des promesses démagogiques de vitrification de leur collectivité.

Alors que sur tous les bancs de cette assemblée, il est admis que la France souffre de ségrégations sociales et territoriales, il est intolérable que certains maires préfèrent les postures politiciennes au combat acharné à mener pour le logement et la résorption des ghettos urbains.

On ne peut s’émouvoir ici, à Paris, du faible nombre de constructions, puis rentrer dans sa circonscription ou dans sa terre de future élection et encourager les municipalités qui concourent objectivement à la pénurie de logements adaptés aux besoins de nos concitoyens !

(« Très bien ! » et applaudissements sur plusieurs bancs des groupes SRC et écologiste.– Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

Je le dis avec d’autant plus de conviction que j’ai vu en Île-de-France des maires labellisés « reconstructeurs » par la droite régionale, alors que certains d’entre eux se font localement, depuis mars dernier, les fossoyeurs des projets de construction.

1 commentaire :

Le 05/02/2015 à 15:03, laïc a dit :

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"En Île-de-France, région la plus touchée par ce gel funeste des constructions, des motifs politiques sont avancés dans quatre cas sur cinq."

Il ne faut quand même pas se mentir : l'Ile de France est saturée, les transports en commun frisent parfois l'horreur, il faut certes construire en France, mais ailleurs qu'en Ile de France. De toute façon, un bon F3 en province, c'est 500 ou 600 euros de loyer par mois, et il y a beaucoup de logements libres, tandis qu'en Ile de France, c'est entre 900 et 1200 euros, et il y a peu de logements libres. Le problème est donc économique : il faut décentraliser l'économie française, à l'heure d'internet, ce devrait quand même être possible, avec un peu de volonté politique.

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