Monsieur le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, au printemps dernier, j’avais salué la réaction du Gouvernement qui s’était trouvé confronté à la vente à la sauvette des activités d’Alstom dans le domaine de l’énergie au conglomérat américain General Electric. L’action énergique du Gouvernement avait fait émerger une contre-offre émanant de Siemens qui s’était révélée un levier important pour négocier un accord qui préserve l’intérêt national.
Sans être totalement satisfaisant, cet accord était équilibré du point de vue de l’avenir et l’indépendance de la filière nucléaire française. À l’initiative du président François Brottes, la commission des affaires économiques avait suivi de près ces négociations. La seconde offre de General Electric prévoyait la création de trois co-entreprises, détenues à 50 % par Alstom et General Electric.
Après l’assemblée générale d’Alstom à la fin de l’année dernière, la presse s’est fait l’écho d’une rupture de cet accord, en particulier dans la co-entreprise chargée du nucléaire, dont General Electric posséderait finalement 80 % du capital ainsi que la majorité des droits de vote. Le nucléaire français passerait donc sous pavillon américain.