Intervention de Vincent Schramm

Réunion du 22 novembre 2012 à 9h15
Mission d'information sur les coûts de production en france

Vincent Schramm, directeur général du SYMOP :

Je reviens un instant sur la performance du tissu industriel allemand. Dans le cadre des États généraux de l'industrie, la direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS), qui dépendait alors du ministère de l'industrie, avait commandé une étude sur les raisons de l'efficacité du Mittelstand. L'une des réponses données était que les entreprises allemandes réfléchissent de manière continue à l'amélioration de leurs process de production. Cela leur assure un avantage en termes de prix, mais aussi de qualité et de compétitivité hors coûts.

Pour attirer davantage de jeunes vers nos métiers et maintenir des filières de formation efficaces, nous participons notamment au Salon européen de l'éducation, qui ouvre ses portes aujourd'hui. Nous sommes présents sur le pôle « mécanique » de « L'aventure des métiers », aux côtés d'autres organisations du secteur. Cela nous permet de faire la promotion de notre filière auprès de centaines de milliers de visiteurs.

Sachant que l'industrie souffre d'un problème d'image et d'un manque d'attractivité, cette promotion ne doit pas seulement être assurée auprès des jeunes mais aussi, en effet, auprès des familles. Nous participons donc à d'autres salons professionnels. Nous éditons également des brochures et des « fiches métiers. » Ce travail doit être conduit à notre niveau et à celui de la branche, mais aussi de manière plus globale – pourquoi pas par le ministère du redressement productif ? Il s'agit de convaincre les jeunes, leurs familles, le monde de l'enseignement et les prescripteurs – en particulier les conseillers d'orientation, qui connaissent trop peu les réalités de l'entreprise. La Fédération des industries métallurgiques (FIM), dont le SYMOP est membre, a justement signé cette année avec l'Office national d'information sur les enseignements et les professions (ONISEP) une convention de partenariat qui vise à améliorer l'information sur nos métiers.

La FIM a aussi procédé à une enquête pour évaluer les besoins en emplois du secteur mécanique dans les années à venir. Ils s'établiraient à 40 000 chaque année. Il s'agit plutôt d'emplois qualifiés, de niveau bac+2, voire plus. Il est important dès lors de maintenir un lien étroit avec le monde de l'enseignement pour s'assurer que les programmes restent adaptés. Nous constatons malheureusement que les établissements qui dispensent ces formations n'ont pas toujours les moyens d'acquérir les plateformes technologiques leur permettant de montrer à leurs étudiants ce qui se passe réellement en entreprise. Les machines et les logiciels sont souvent un peu dépassés, les commandes numériques ne sont plus à jour… Sachant que le prix des plateaux technologiques rend ces formations coûteuses, la tentation est forte de les fermer lorsqu'on constate que les jeunes y sont peu nombreux. Il faut rompre ce cercle vicieux et faire en sorte que les jeunes retrouvent le chemin de ces formations. Pour cela, les plateaux technologiques doivent être au niveau.

Nous constatons d'ailleurs lors des salons que la filière intéresse les jeunes. C'est bien sûr le cas lorsque nous présentons un robot sur un stand, mais pas seulement. Certes, nous peinons toujours à recruter des soudeurs, car le métier souffre encore d'une image négative, mais c'est devenu un métier « propre », qui fait de plus en plus appel à des technologies modernes, et nous installons donc dans les salons auxquels nous participons des simulateurs afin d'en faire la démonstration.

Pour gagner des parts de marché à l'export, il faut disposer de structures qui nous permettent d'être présents à l'étranger, mais aussi de techniciens itinérants. Or, et Jean-Camille Uring peut en témoigner, il est également très difficile d'en recruter, et pas seulement pour des raisons tenant au niveau de qualification : il y faut des gens disposés à travailler à l'étranger pour de longues périodes. Bref, c'est toute une culture qu'il faut promouvoir pour attirer davantage de jeunes vers nos métiers, et ce sera un travail de longue haleine.

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