Intervention de Michel Pébereau

Réunion du 22 novembre 2012 à 11h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Michel Pébereau, président du conseil de direction de l'Institut d'études politiques de Paris :

J'ai peu de chose à ajouter à ce que vient de dire Jean-Claude Casanova.

Contrairement à ce qu'insinue la presse, je ne siège pas aux instances dirigeantes de Sciences Po en tant que banquier, mais en tant qu'ancien enseignant de l'IEP. Très jeune, j'ai souhaité consacrer une partie de mes loisirs à l'enseignement ; étant un enfant de l'école républicaine, et en ayant beaucoup reçu, j'ai essayé lui rendre un peu de ce qu'elle m'avait donné en donnant des cours parallèlement à l'exercice de mon métier. J'ai enseigné à Sciences Po à partir de 1969-1970 : jusqu'en 1980, j'ai été maître de conférences, puis j'ai assuré pendant une vingtaine d'années le cours sur la politique économique de la France – à l'époque le statut de professeur associé n'existait pas.

En 1987-1988, François Goguel, qui était alors président du conseil de direction, m'a demandé de lui succéder à ce poste – j'étais déjà membre du conseil en tant que professeur, élu par mes pairs. J'ai accepté car Sciences Po était entré, avec Alain Lancelot, dans une phase de réformes, et je pensais que ma présence serait de nature à les favoriser.

Je précise que la participation au conseil de direction est une activité bénévole, et que son président est élu tous les ans. À la demande expresse des présidents successifs de la FNSP, je suis élu président, sans discontinuer, depuis 24 ans – M. Goguel était resté 20 ans à ce poste.

Le conseil de direction a pour mission de déterminer « la politique générale de l'Institut, notamment en approuvant le contrat d'établissement en ce qui concerne tant la formation initiale que la formation continue. Il fixe les conditions d'admission, l'organisation et le programme des études, ainsi que les modalités de leur sanction et les conditions de recrutement des chargés d'enseignement. » Le conseil de direction n'a donc pas de responsabilité dans la gestion des finances de Sciences Po ; en revanche, il donne chaque année un avis sur le projet de budget de l'IEP, avis qui est soumis au conseil d'administration de la FNSP.

Le conseil de direction était donc « mobilisé » pour mener à bien les politiques définies par le conseil d'administration. L'oeuvre accomplie est considérable ; il y a un avant et un après Richard Descoings. Mes autres fonctions me conduisant à voyager souvent à l'étranger, j'ai pu observer que Sciences Po est aujourd'hui l'une des rares universités françaises à bénéficier d'une réputation internationale exceptionnelle. L'IEP a d'ailleurs signé des accords avec les établissements les plus prestigieux à travers le monde.

Il importe de souligner cela quand on évoque des problèmes de gestion – sur lesquelles l'administration de Sciences Po a apporté les réponses requises. J'adhère entièrement à ce qu'a dit Jean-Claude Casanova : Sciences Po a opéré durant cette période une mutation considérable, en particulier dans le domaine social. Le Conseil de direction a eu à prendre des décisions difficiles, car les oppositions internes étaient fortes. Il a fallu toute l'énergie de Richard Descoings pour en triompher.

Je viens de signer, en tant que président de la Fondation de BNP-Paribas, un accord avec Jacques Attali, président de PlaNet Finance, visant à soutenir la création d'entreprise dans les quartiers difficiles. L'action conduite par Sciences Po en faveur des élèves de ZEP a créé un électrochoc. Dans chacun des établissements concernés, pour un élève intégrant Sciences Po, c'étaient des dizaines d'autres qui prenaient conscience qu'il était possible de sortir de la précarité et des difficultés de la vie quotidienne.

Je veux rendre un hommage particulier à Richard Descoings, pour avoir pris cette initiative. Si tout cela a pu voir le jour, c'est parce qu'il a tenu bon, et qu'il a été soutenu par le président de la FNSP. Tous deux ont réussi à faire quelque chose dont notre pays peut être fier.

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