Je souscris aux propos d'Yves Durand sans arborer aucune fierté dans le regard puisque je ne sors pas de Sciences Po Paris, mais de Grenoble.
Vous avez rappelé avec raison, monsieur Casanova, les réussites qui sont à l'actif de Sciences Po, et que la Cour des comptes a relevées dans son rapport : l'augmentation du nombre d'étudiants, la diversification du recrutement social. Cela dit, si nous avions donné aux autres établissements de formation 30 % de plus en cinq ans, leur bilan se serait amélioré aussi.
Vous avez écrit à Mme la ministre le 16 novembre dernier que vous mettriez en oeuvre les recommandations de la Cour des comptes ; l'inverse aurait été étonnant. Les observations de la Cour ne sont pas anodines, comme l'a souligné Yves Durand. Elle a d'ailleurs saisi la Cour de discipline budgétaire et financière.
Toutefois, les dysfonctionnements signalés par la Cour concernent également les pouvoirs publics, notamment les administrateurs représentant l'État aux conseils d'administration, et ils incitent à s'interroger sur les difficultés, voire l'incapacité, des membres des instances de surveillance à faire leur travail. Les anomalies ne sont pas le fait d'un homme, mais un problème collectif à déterminer ce qui devait, ou non, être soumis au conseil d'administration. Notre responsabilité à tous, c'est de nous pencher sur le fonctionnement du conseil d'administration et sur les liens entre les différents membres. J'aimerais que vous nous fassiez part de vos réflexions à ce sujet.
D'autre part, pourquoi avez-vous maintenu le conseil d'administration du 29 octobre, alors que vous aviez connaissance du rapport imminent de la Cour des comptes. Pourquoi avoir fait fi des remarques de plusieurs administrateurs, notamment des enseignants et des personnalités qualifiées ? Comment désormais surmonter cette crise de croissance et remettre Sciences Po sur ses rails ?