Je tiens à préciser qu'on observe des changements dans les comportements en cas d'écarts importants de tarifs : je pense notamment aux tarifs EJP (effacement des jours de pointe) ou Tempo. La solution consiste-t-elle à augmenter les tarifs ? Que faire des bénéfices alors récoltés et quelles seront les conséquences sociales d'une augmentation qui alourdira fortement la charge des clients les plus paupérisés ? Nous ne pensons pas que l'augmentation des tarifs permettra de résoudre tous les problèmes. Il vaut mieux s'orienter vers une meilleure information des clients pour les aider à moins consommer. Il n'est pas besoin d'augmenter constamment les tarifs : provoquer une prise de conscience nous paraît une bien meilleure solution.
Il est vrai que les moyens que nous préconisons tous, ce soir, permettront à nos clients de réduire de 10 % à 15 % leur consommation d'énergie. Il n'en reste pas moins que notre premier objectif doit être de leur donner confiance dans les solutions que nous leur proposons. Or bâtir une telle relation demande toujours du temps car la confiance ne s'accorde que progressivement. Une proposition commerciale à 2,90 euros par mois n'est pas onéreuse. Elle devient rentable si, effectivement, elle permet de faire baisser de 15 % une facture annuelle qui s'élève à 800 euros. Toutefois, le consommateur n'y recourra que s'il est certain du résultat. C'est pourquoi nous sommes favorables à une labellisation des solutions de bon sens que nous proposons et à leur audit. Des organismes publics doivent garantir leur caractère vertueux, notamment en termes d'économies effectivement réalisées.
Je ne partage toutefois pas la vision totalement négative de Linky qui a été apportée ce soir. Pour nous, Linky peut être l'occasion d'aider les clients à mieux connaître leur consommation. En revanche, la rentabilité du dispositif pour la collectivité est un vaste débat, dans lequel je n'entrerai pas.
Les trois organismes que nous représentons se placent du côté des clients : nous souhaitons leur servir d'intermédiaires auprès de leurs fournisseurs. Notre rôle, c'est de les aider à optimiser leur consommation. Le problème, c'est que les fournisseurs ne veulent pas d'un tiers qui se glisserait dans leurs relations avec leurs clients. Je crois toutefois qu'avec le temps ils se départiront d'une attitude aussi stupide et qu'ils finiront par comprendre que l'intérêt commun exige que nous agissions ensemble, d'autant que, en l'absence d'opérateurs français, demain, un Google deviendra partenaire d'EDF !