Je voudrais d'abord évoquer la question iranienne. J'ai l'impression que les Etats-Unis ont « lâché », qu'ils se sont fait à l'idée de reprendre les relations avec l'Iran et en ont d'ailleurs envie. Naturellement, ils y mettent des conditions. Mais le président Obama a indiqué qu'il mettrait son veto à de nouvelles sanctions qui seraient le cas échéant adoptées par le Congrès. Mon inquiétude est que, doucement mais sûrement, l'Iran s'achemine vers l'arme nucléaire. J'ai le sentiment que nous sommes actuellement le seul et unique rempart, car déterminés à ce que cela n'arrive pas. C'est aussi le cas des Israéliens, sachant que ceux-ci pourraient en dernière limite intervenir, ce qui serait pour moi la pire des solutions.
Sur le plan régional, l'Iran « tient » la Syrie et le Hezbollah.
Sur l'incident que vient d'évoquer Pierre Lellouche, il faut observer que le Hezbollah, qui aide beaucoup le régime de Bachar el Assad, ne peut mener deux guerres à la fois, et que les Israéliens n'ont pas non plus intérêt à une escalade. Je ne pense donc pas qu'il y en ait une cette fois-ci, mais l'inquiétude reste très forte.
Je voudrais aussi évoquer la ville de Kobané, qui a été reprise par les Kurdes. C'est un champ de ruines. Tous les Kurdes ne sont pas encore rentrés, beaucoup étant encore en Turquie. Que va-t-il se passer dans cette région ?
Enfin, pour ce qui concerne la question israélo-palestinienne, je suis surpris que l'on prenne acte du rôle actuel du Hamas, qui reste un mouvement djihadiste, un mouvement terroriste – et je le redirai indéfiniment -, même s'il n'est pas exactement comme Daech et le Hezbollah, et que l'on fasse donc comme s'il n'y avait pas à ce stade d'alliance entre l'Autorité palestinienne et lui. Je ne vois pas comment aller au-delà dans le processus de paix tant que dure cette union.