Nous n'avons pas hésité dans le passé, à l'époque de l'UDF, à soutenir le président François Mitterrand au moment décisif du référendum sur l'adoption de l'euro.
C'est vous dire que, pour nous, l'union, c'est le choix du coeur. Nous n'hésiterons donc jamais à soutenir le Gouvernement quand il s'agira de dépasser les clivages partisans pour aller plus loin dans la construction européenne. Nous sommes convaincus que, dans les années qui viennent, au cours desquelles des choix difficiles et courageux devront être faits, l'union nationale sera souvent nécessaire. En revanche, nous serons vigilants, et nous serons des opposants résolus chaque fois que vous appuierez sur le frein et retarderez la marche en avant de l'Europe.
S'agissant, messieurs les ministres, du Conseil européen des 28 et 29 juin derniers et de ses résultats, incontestablement, cela a été un bon sommet, pour l'Europe et, surtout, pour la zone euro. Cela ne résulte pas tant du pacte de croissance : malgré tout votre talent, monsieur le ministre des affaires étrangères, personne n'est dupe. Jean-Louis Borloo a eu raison, hier, de dire qu'il s'agissait pour l'essentiel d'un empilement de mesures déjà largement décidées et préparées de longue date, qui représentent d'ailleurs au total 120 milliards d'euros, c'est-à-dire à peu près 1 % du produit intérieur brut de l'Union. Ce n'est pas la manne miraculeuse due à l'élection providentielle de François Hollande ; c'est, en réalité, le paquet cadeau, l'habillage, j'oserai presque dire le cache-sexe, qui va vous permettre de justifier vis-à-vis de l'aile gauche de votre majorité l'adoption du pacte budgétaire,…