Le problème, c’est la fragilité de ces dispositifs au regard de l’organisation de la collecte : il suffit que le médecin, y compris dans le cadre de l’expérimentation, signale son absence au dernier moment pour que, progressivement, la confiance dans les mécanismes de collecte ne disparaisse. Dès lors en effet, les associations ne peuvent plus fonctionner et dans certains endroits, notamment en territoire rural, les seuils ne sont pas atteints et le maintien des points de collecte est remis en cause.
Vous n’avez pas répondu, madame la secrétaire d’État, sur l’environnement global du don du sang. Il faut bien être conscient que si le Gouvernement n’alloue pas davantage de moyens à l’EFS et ne garantit pas l’accès gratuit des donneurs par le biais des collectes, les associations de donneurs disparaîtront progressivement. La voie d’une commercialisation du sang humain sera alors ouverte, nous entraînant sur une pente compliquée. Si, demain, le sang a un prix, les organes ont un prix, les enfants ont un prix, un jour on pourra évaluer très précisément le prix d’un être humain. Ce jour-là, notre société n’aura plus tout à fait le même visage.