Madame la secrétaire d’État, la désertification médicale est l’un des plus graves problèmes de santé publique auxquels la France ait à faire face. Le nombre de médecins en exercice ne cesse de diminuer, qu’il s’agisse des spécialistes ou, surtout, des généralistes. Ce phénomène n’est certainement pas nouveau, mais il s’aggrave.
L’aménagement du numerus clausus n’a pas encore produit ses effets, compte tenu de la durée des études, alors que dans le même temps, une génération très nombreuse de praticiens part à la retraite. En outre, s’agissant des généralistes, de moins en moins de jeunes médecins diplômés envisagent de s’installer en zone rurale. Ceux qui le font, faute d’effectifs, ne peuvent plus se déplacer à domicile ou assurer les gardes.
Le département de l’Ain, soumis à l’attraction des métropoles de Lyon et de Genève, est particulièrement touché par ce phénomène de désertification médicale. En l’espace d’une dizaine d’années, si rien n’est fait, le nombre de médecins généralistes installés rapporté au nombre d’habitants, qui est en rapide augmentation, pourrait y être divisé par deux.
C’est le cas notamment du nouveau canton de Lagnieu, où 21 généralistes sont installés pour 31 200 habitants, soit un ratio de 1 médecin pour 1 485 habitants, largement inférieur à la moyenne nationale, qui s’établit à 1 pour 1 200 habitants, voire à la moyenne départementale, qui est de 1 pour 1 400 habitants. Ce qui est encore plus inquiétant, c’est près de la moitié de ces 21 médecins ont plus de 60 ans, et même deux plus de 70 ans.
Aussi, je souhaiterais, madame la secrétaire d’État, que vous fassiez le point des mesures qui sont ou seront prises à l’échelon national, et surtout que vous indiquiez les instructions et les moyens donnés en ce domaine par le Gouvernement à l’Agence régionale de santé Rhône-Alpes.