Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 11 février 2015 à 21h30
Questions sur la politique de sécurité

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Monsieur le député, la protection du territoire face au risque terroriste doit valoir pour tous les territoires de façon équivalente et appelle une mobilisation extrêmement forte de toutes les forces de sécurité de l’État. Au sein du ministère de l’intérieur, 80 000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour la sécurité des Français, et dans le cadre du plan Vigipirate nous avons également bénéficié du concours de 10 000 militaires qui assurent la protection d’un certain nombre de lieux de cultes et d’institutions. C’est une présence massive, forte et dissuasive. D’ailleurs, ce qui s’est passé à Nice – je parle sous le contrôle d’Éric Ciotti – montre que la présence des militaires et leur grande compétence ont permis de neutraliser immédiatement le forcené qui s’attaquait à eux.

Mais comme vous l’avez souligné, la lutte contre le terrorisme nous conduit à être mobilisés dans la durée : il faut des moyens pour doter nos services de renseignement des capacités de neutralisation de ceux qui peuvent perpétrer des attentats ou des crimes avant qu’ils ne les commettent, et 1 400 emplois supplémentaires sont prévus à cette fin.

La répartition de ces emplois se fait comme suit : 500 au sein de direction générale de la sécurité intérieure – linguistes, techniciens, analystes, informaticiens ; 500 au sein du service de renseignement territorial – 150 dans la gendarmerie, 350 dans la police ; 100 au sein de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris ; 106 au sein de la direction centrale de la police judiciaire, essentiellement mobilisés autour de la plate-forme Pharos qui identifie les messages numériques appelant ou provoquant au terrorisme et quelques dizaines d’emplois dans la police de l’air et des frontières pour mettre en place le PNR et au sein du service de protection des personnalités de la direction juridique et des libertés publiques du ministère de l’intérieur.

Voilà comment se répartiront ces 1 400 emplois. S’ajoutent à cela 233 millions d’euros. J’ai déjà indiqué que nous en affecterons 89 millions aux infrastructures et aux applications numériques mobilisées pour lutter efficacement contre le terrorisme telles que le fichier Cheops – dont on a parlé au moment du retour des trois djihadistes – déficient car il n’a pas fait l’objet d’investissements depuis longtemps. Je veux vite moderniser tout cela. Le solde sera consacré à l’équipement numérique de nos forces, notamment pour le renseignement territorial dont les effectifs vont augmenter, et aux moyens pour les véhicules de manière à permettre le déploiement de nos forces partout sur le territoire national.

Ces 233 millions d’euros et ces 1 400 emplois viennent s’ajouter à ce qui avait déjà été acté, notamment pour la DGSI : 432 emplois et 12 millions d’euros d’investissement par an. Cet effort considérable doit permettre à nos services de faire face au risque terroriste.

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