Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 11 février 2015 à 21h30
Questions sur la politique de sécurité

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Personne ne cherche d’excuses aux coupables. Nous les poursuivons, quels que soient les actes de violence qu’ils aient commis, et nous les récupérons. C’est le cas du personnage que vous venez d’évoquer, qui est aux mains des forces de l’ordre depuis dix-sept heures cinquante, car il se savait activement recherché. C’est bien la preuve qu’il n’y a aucun laxisme : nous avons fait notre travail.

Mais vous savez très bien que les faits divers sont toujours plus ou moins exploités, en fonction de leur nature, parfois pour mener campagne : je veux donc aller plus loin. Monsieur le député, je condamne toutes les formes de violence. Je vais prendre quelques exemples.

Quand on s’en prend à des enfants qui portent la kippa dans une rue parce qu’ils sont de confession juive, je dénonce ces faits avec la plus grande fermeté, et j’ai demandé aux préfets de porter plainte systématiquement au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.

Quand on s’attaque à une mosquée en tant que lieu de culte parce qu’on veut commettre un acte anti-musulman, je demande aux préfets de porter plainte au titre de l’article 40 du code de procédure pénale, parce que ces actes sont absolument abjects.

Quand on tient des propos racistes, xénophobes ou homophobes, des propos qui blessent et qui portent atteinte à la dignité des personnes, dès lors que ces propos sont diffusés au moyen d’outils numériques ou tenus sur la voie publique et qu’il est possible d’identifier leurs auteurs, je demande que ces derniers soient rattrapés par la République et ses principes.

Dans le contexte actuel, les actes de violences, les actes racistes et les actes antisémites doivent être condamnés, quelles que soient les victimes, parce qu’ils ne sont pas acceptables.

Il y a trop de violence dans la société dans laquelle nous vivons, trop de violence dans l’espace numérique, qui est devenu pour certains un espace de non-droit non régulé, trop de violence parfois sur la voie publique, trop de violence dans l’espace public.

Il y a aussi trop d’irresponsabilité dans la manière dont on utilise des symboles ou dont on lance des campagnes. Je veux profiter de cette intervention pour dire que j’ai été extrêmement choqué par la campagne lancée par le maire de Béziers.

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