Intervention de Général Pierre de Villiers

Réunion du 3 février 2015 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées :

Il y a 321 réservistes dans la force Sentinelle, ce qui est peu. Notre dispositif n'est pas suffisamment réactif : l'arsenal juridique devra donc être amélioré pour que nos réservistes puissent arriver plus rapidement.

Le contrat protection est prévu pour un mois, soit environ jusqu'au 15 février. Il repose sur un dialogue permanent entre l'autorité militaire, l'OGZDS, et le préfet, supervisé par la cellule interministérielle de crise du ministère de l'Intérieur en liaison avec l'EMA. Nous allons nous adapter à la situation, de façon à diminuer progressivement nos effectifs et à avoir une position plus mobile, car en demeurant statiques, nous sommes plus vulnérables.

Notre métier n'est pas de faire de la garde statique devant un point sensible, mais de remplir cette mission de protection pendant un mois, de façon à renforcer les forces de sécurité et leur permettre ainsi de s'occuper d'autres choses.

L'un des enseignements majeurs est d'articuler notre dispositif de réserve pour être plus performant dans ce type de situation, sachant qu'il peut servir aussi à renforcer nos capacités en OPEX.

Autre enseignement : l'opération Sentinelle s'est bien déroulée alors que beaucoup d'observateurs étaient dubitatifs sur notre capacité à gérer une crise majeure avec le soutien interarmées tel qu'il était en train d'être réorganisé. Les personnels ont été transportés, nourris et hébergés dès le premier soir, sachant que près de 6 000 soldats en renfort ont été conduits vers la région parisienne. La chaîne de soutien interarmées a donc bien fonctionné et le pôle opérationnel stratégique organisé pour une crise majeure à Satory a notamment démontré toute son efficacité et sa pertinence.

Enfin, j'ai rencontré la semaine dernière mon homologue belge, qui m'a m'interrogé sur la façon dont nous avions procédé, la Belgique étant bien moins avancée que nous, à la fois dans la capacité à déployer et à commander un tel volume de forces. Cela montre combien nous avons été sages de conserver notre dispositif global, au sol comme en mer et dans les airs, même si nous avons des progrès interministériels à faire dans l'approche globale des crises. Efficace, notre dispositif se révélera probablement efficient quand nous en ferons le bilan financier.

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