La réussite économique de l'Allemagne est moins, semble-t-il, due aux réformes de M. Schröder qu'aux mesures prises au début des années quatre-vingt-dix. En effet, par peur de la charge qu'allait représenter la réunification, les Allemands ont pris à l'époque deux décisions essentielles. D'une part, ils ont soudé leur économie à la finance en privilégiant un réseau de banques de proximité, tandis qu'au contraire nous avons fait le choix de centraliser au niveau national voire européen les décisions bancaires de financement de l'économie – c'est ainsi que le Crédit agricole s'est éloigné des PME, avec des conséquences dramatiques pour ces dernières. D'autre part, ils ont décidé que les salariés pourraient devenir actionnaires de leur entreprise à hauteur de 50 %, ce qui a favorisé le dialogue social.
Comme vous l'avez souligné, le financement des retraites pèse très lourdement sur nos finances publiques. Dans l'éducation nationale, il représente plus de 15 milliards d'euros sur un budget de 64,9 milliards. Quelles sont les pistes que vous proposez pour remédier à une telle situation ?
Le crédit d'impôt recherche – CIR – peut certes être une plus-value pour nos entreprises, mais il s'apparente à usine à gaz très lourde à gérer, et a par ailleurs entraîné la multiplication des cabinets de conseil spécialisés dans ce domaine, qui confisquent à leur profit une partie des montants. Vous qui avez évoqué les indispensables gains de productivité dans l'administration, qu'en pensez-vous et quelles solutions préconisez-vous ?