Intervention de Daniel Vaillant

Réunion du 29 janvier 2015 à 8h00
Commission d'enquête sur les missions et modalités du maintien de l'ordre républicain dans un contexte de respect des libertés publiques et du droit de manifestation, ainsi que de protection des personnes et des biens

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Vaillant :

L'image joue un rôle très important dans l'interprétation que l'on peut avoir du succès et du déroulement d'une manifestation, des affrontements qui ont pu s'y produire, de l'attitude des forces de l'ordre et des manifestants. Notre commission qui enquête sur le maintien de l'ordre doit avant tout se préoccuper de la liberté de manifester. Or cette liberté implique aussi que les journalistes puissent faire leur travail sans risque.

Les manifestants sont-ils de plus en plus violents ? Sur ce point, les avis divergent. D'aucuns insistent sur une sorte de diversification des formes de violence et sur la difficulté que rencontrent les forces de l'ordre pour s'y adapter. Quant aux intimidations, elles doivent être, autant que faire se peut, interdites. Menacer un journaliste, c'est porter une grave atteinte à la liberté d'exercer cette profession indispensable.

Quand un journaliste couvre une manifestation, de quelque nature qu'elle soit, sera-t-il perçu de la même manière s'il travaille avec une caméra, un micro ou un simple stylo ? Par expérience, je pense que la caméra provoque de la répulsion chez certains manifestants.

Au cours de leur formation, les journalistes doivent-ils être amenés à s'interroger sur des limites à ne pas franchir dans l'exercice de leur métier, et sur la prise de risques ? Avez-vous travaillé à l'élaboration de règles qui seraient respectées par les journalistes professionnels, y compris pour les protéger ?

La liberté de manifester n'est pas différente de la liberté d'informer. Comme vous l'avez souligné, dans la France actuelle, les journalistes ont moins à craindre des forces de l'ordre que de certains manifestants. À cet égard, notons que les manifestants les plus à redouter ne sont pas ceux qui défilent en faveur de la laïcité ou de certaines catégories sociales, et que le danger vient davantage de formes spontanées, erratiques et parfois violentes de protestation. Pour certains, manifester c'est détruire. On retrouve ici la problématique de l'utilisation de l'image à des fins judiciaires.

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