Vous avez noté une montée de la radicalisation des manifestants, quel que soit leur engagement : opposants au mariage pour tous ou à la construction d'un barrage, syndicalistes agricoles, etc. Estimez-vous nécessaire d'inciter les journalistes à respecter certaines consignes – se regrouper, signaler leurs déplacements à leurs collègues ou autre – pour que la profession puisse assurer une certaine forme d'autoprotection ? Même si cela peut poser un problème au journaliste qui veut suivre sa propre idée, des consignes collectives sont-elles données ?
Les reporters ont la possibilité de se signaler aux forces de l'ordre avant le début d'une manifestation, nous avez-vous indiqué. Cette procédure doit-elle devenir systématique ? Dans ce cas, cela ne risque-t-il pas d'aller à l'encontre du métier même de journaliste car ce dernier doit pouvoir aller où il veut pour vérifier les informations qu'il donne à la population ?
Constatez-vous une différence d'intensité dans la violence qui s'exprime lors d'une manifestation et lors d'une occupation de locaux ou de sites ? Dans les « zones à défendre » (ZAD), sur des sites tels que celui de Notre-Dame-des-Landes, les tensions seraient plus vives car les relations avec les journalistes s'inscriraient dans la durée.