Monsieur le rapporteur, vous avez souligné que le nombre de diplômés du supérieur était moins important aux Antilles et en Guyane qu'en métropole. Le manque de bacheliers en particulier en Guyane n'aide pas à développer l'attractivité de l'université tandis que certains jeunes antillais préférent aller s'inscrire en métropole ou ailleurs, dans une université qui leur offre plus de choix.
Au-delà de ce projet de loi, nécessaire vu les conflits en cours, et en amont de l'université, l'école, le collège et le lycée sont-ils bien adaptés à la formation des bacheliers des Antilles ? Pour amener plus de jeunes au baccalauréat et les encourager à poursuivre dans le supérieur, ne devrions-nous pas adapter les cursus d'études antillais à des besoins locaux différant de ceux de la métropole ?
Du point de vue du rayonnement de l'enseignement supérieur et des créations d'emplois qui peuvent en résulter, dans bien des régions métropolitaines, les établissements universitaires se sont adaptés à l'histoire locale et aux compétences dont regorgeaient les territoires : ont ainsi été créés, dans le Limousin, un pôle des arts du feu à Limoges, en Corrèze, un pôle bois et, en Creuse, un pôle pierre. En Guyane, ne serait-il pas possible de renforcer encore les liens entre la base de Kourou, à la pointe de la technologie et de l'innovation, et l'université en faisant en sorte que cette dernière propose des formations aux technologies de pointe adaptées à la vie du territoire ? Voilà qui conforterait l'attractivité de l'université de Guyane et permettrait la création d'emplois locaux.