Intervention de Pascal Cherki

Séance en hémicycle du 13 février 2015 à 15h00
Croissance activité et égalité des chances économiques — Article 71

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Cherki :

Troisièmement, je rappelle que nous sommes une majorité de gauche. Je me revendique social-démocrate, même si ce qualificatif a fait l’objet de débats au sein de la gauche, car, pour moi, celui-ci n’est pas abstrait : il s’inscrit dans une histoire collective, faite de moments glorieux et d’autres moins glorieux, que je reprends à mon compte. La genèse, le combat essentiel de la gauche – et pas seulement des sociaux-démocrates –, c’est de se battre pour la réduction du temps de travail. Nous avons toujours considéré que le travail salarié était à la fois un facteur d’émancipation et d’aliénation.

Ainsi, pendant toute la période de construction de nos formations politiques, le fil directeur des combats de la gauche a été la réduction du temps de travail – lorsque les gains de productivité la rendaient possible. Même pendant les périodes de chômage de masse, nous nous sommes battus pour la réduction du temps de travail, car nous considérions que c’était un des outils de la lutte contre le chômage.

Je conclurai par trois exemples. Premièrement, en 1936, le gouvernement du Front populaire conduit par Léon Blum, avec l’appui des salariés en lutte et d’une majorité politique composée de communistes, de socialistes et de radicaux, crée le droit à deux semaines de congés payés – le temps de travail a été réduit et rendu aux salariés – et la semaine de quarante heures, dans le prolongement de la loi de 1919 instaurant la journée de huit heures, qui faisait elle-même écho aux luttes initiées le 1er mai 1886 par les salariés américains de Chicago. Deuxièmement, en 1981, François Mitterrand et Pierre Mauroy, soutenus par une majorité de gauche à l’Assemblée nationale composée des socialistes, des communistes et des radicaux, instaurent le droit à la retraite à soixante ans, à la retraite à taux plein à soixante-cinq ans, et la cinquième semaine de congés payés. Troisièmement, en 1997, une majorité de gauche plurielle, composée de socialistes, de communistes, de radicaux, de membres du Mouvement républicain et citoyen – le MRC –, a soutenu la semaine de trente-cinq heures défendue par Martine Aubry, ministre du gouvernement de Lionel Jospin.

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