Vous avez évoqué les imperfections techniques et juridiques qu'il conviendrait de pallier à l'occasion de la nouvelle loi sur le renseignement et de l'actualisation de la LPM. En effet, si l'on peut se féliciter du travail réalisé, il importe de se doter des meilleurs outils possibles. Vous avez ainsi salué le développement de la cyberdéfense ; le pôle de Bruz – que j'ai visité en tant que rapporteur pour avis – est certes très performant, mais je relate dans mes rapports, sans trop d'effet, la coupure entre la recherche militaire et universitaire. Les excellents spécialistes des organismes tels que l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA) restent trop peu sollicités, alors que le contexte actuel exige de mettre tous les moyens en commun. J'espère que l'on profitera des échéances législatives à venir pour traiter cette question en créant, à côté du gros pôle militaire dans l'Ouest de la France, un pôle de recherche civil sur ces sujets.
Étant donné la continuité entre la sécurité intérieure et extérieure, le problème est européen et non national ; Bruxelles doit donc prendre ses responsabilités. Il serait évidemment souhaitable d'exclure la défense et la recherche du calcul du déficit public, mais face à une menace internationale, les grands pays – notamment l'Allemagne – ne doivent pas laisser la Grande-Bretagne et la France porter seules l'effort financier dans le domaine militaire.