Je salue la volonté de consensus qui caractérise ce rapport. Ces sujets doivent être abordés, en effet, non dans la confrontation, mais dans l'écoute. Les problèmes de santé ne sont pas connus des seuls consommateurs : ils le sont aussi des agriculteurs eux-mêmes. Il ne faut pas négliger les efforts et les progrès réalisés depuis de nombreuses années par les artisans de la terre, et que le rapport ne souligne pas assez. On ne peut non plus ignorer la question de la plus-value économique, qui est, elle aussi, signe de santé sociale.
Je constate que les objectifs fixés en matière de produits phytosanitaires sont strictement quantitatifs, alors que leur utilisation est fortement liée aux conditions climatiques ainsi qu'à de nombreux autres paramètres.
La plupart des pays membres de l'Union européenne prônent la réduction de l'impact des produits phytosanitaires, au lieu de se focaliser sur la réduction de leur usage. Pourquoi la France se prive-t-elle de tels objectifs, alors qu'ils sont recommandés par une directive européenne et par le plan Écophyto ? Comment ces indicateurs vont-ils s'intégrer au plan Écophyto 2 ?
Aucun moyen n'est à négliger pour que notre agriculture soit capable d'assurer une production suffisante et d'équilibrer la balance commerciale du pays tout en préservant l'harmonie des territoires. Mais la pression fiscale exercée sur les agriculteurs par de nouvelles taxes ne saurait être l'unique solution : le groupe RRDP préfère une démarche incitative à une écologie punitive.
Il faut valoriser davantage l'agriculture biologique, les circuits courts, les plantations de haies et les systèmes vertueux. L'objectif de l'agriculture de demain devra être l'alimentation durable. Pour cela, il faut faire coexister tous les systèmes agricoles afin qu'ils soient à la fois respectueux de la santé humaine et des ressources naturelles. Ainsi, comment le projet de loi sur la biodiversité et le plan Écophyto 2 s'inscrivent-ils dans cette perspective ? Car, comme l'écrivait Jean de La Fontaine dans la fable Le renard et le bouc : « En toute chose il faut considérer la fin. »