Élu d'une région viticole prestigieuse, dont je suis fier (rires), j'observe, monsieur le rapporteur, que vous indiquez que les zones arboricoles et viticoles concentrent les plus forts taux d'usage de pesticides. Plusieurs de nos collègues ont souligné que les agriculteurs étaient pris de peur panique devant les risques sanitaires encourus, certes, mais aussi devant les perspectives d'évolution rapide de leur modèle d'exploitation. Comment concilier les enjeux environnementaux avec les intérêts économiques d'une profession qui a déjà consenti beaucoup d'efforts et connaît des difficultés ? Comment accompagner, en d'autres termes, la filière viticole : en passant par les interprofessions, comme le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) ? Ou également par les syndicats viticoles, qui travaillent sur les cahiers des charges et auxquels la question des pesticides pourrait être associée ?
Par ailleurs, les cultivateurs sont désormais confrontés à des problèmes de voisinage et à des conflits d'usage. L'an dernier, une école a été contaminée à Villeneuve, dans les Côtes-de-Bourg, et la question de la protection de lieux accessibles au public a été posée. Enfin, de nouveaux habitants, poussés par la pression foncière, s'installent dans des zones viticoles et réagissent très vivement à l'exposition aux pesticides. La filière viticole ne pourra faire l'économie d'une évolution extrêmement rapide sous la pression des populations.