À mes yeux, la question essentielle est celle de l'application des règles phytosanitaires. Dans ma circonscription de Vaucluse, une reconversion en agriculture biologique de vignes mères et de greffons est actuellement conduite. La vigne est attaquée par la flavescence dorée ainsi que par une cicadelle appelée Scaphoideus titanus. Or, il nous est interdit, dans le cadre des traitements obligatoires, d'utiliser des insecticides biologiques. Il y a là un no man's land juridique, et certaines pépiniéristes me disent que, faute de dérogation, ils seront condamnés à disparaître.
À la faveur de plusieurs hivers doux, la mouche asiatique Drosophila suzukii commet des ravages dans les vergers d'une dizaine de départements. Dans le Vaucluse, la production d'huile d'olive a baissé de 80 % ! En ce qui concerne la cerise, il m'a été indiqué que, faute de pouvoir recourir au diméthoate – produit qui, certes, présente des risques s'il est absorbé en grandes quantités – ce fruit va disparaître. Il faudra alors importer des cerises de Turquie, pays où l'utilisation de ce produit est autorisée.
Nous partageons tous le souci de la biodiversité et d'un environnement sain, mais comment éviter la disparition de certains produits dans le contexte de l'application de normes trop restrictives ?