J'abonderai dans ce sens. Nous sommes sur un marché mondial et nous nous battons pour négocier le mieux possible et assurer la sécurité de l'approvisionnement ainsi que nos obligations de stockage. Jusqu'à présent, toutes les politiques ont consisté à dire que les renouvelables c'est l'électricité. On ne s'est jamais demandé si les énergies fossiles ne possédaient pas une capacité contributive en la matière ; on commence seulement à prendre conscience de cette capacité. Si nous voulons développer le biogaz et le biométhane – en France, pays agricole, cette ressource peut couvrir 32 % de la consommation –, on ne peut pas à la fois ajouter 111 euros à la facture de gaz de la veuve de Carpentras et demander à cette dernière de financer en outre la compensation pour le biogaz qu'il va falloir mettre en place. Le développement de la filière du biogaz, franco-française, demande des investissements, qui devront être mutualisés sur les consommateurs de gaz. Ce n'est pas le moment de tuer cette perspective ; essayons au contraire de la soutenir.
Le fil conducteur des discussions sur la transition énergétique n'a pas été le merit order du coût de la tonne de CO2 évitée ; on a fixé des pourcentages d'éolien, de photovoltaïque, ce qui a été un non-sens économique. Nous avons un plan de développement : compteurs communicants pour la maîtrise de l'énergie, synergie avec le réseau d'électricité aux interfaces avec l'éolien pour injecter de l'hydrogène dans les réseaux, biogaz… Nous voulons pouvoir le financer et le mener à bien, et nous avons très peur qu'une « CSPE énergie » nous fasse courir avec des chaussures en plomb, dans un contexte de concurrence internationale.