Intervention de Dominique Langlois

Réunion du 11 février 2015 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Dominique Langlois, président d'Interbev et président de la Fédération nationale des industriels et des commerçants de la viande :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, je vous remercie de nous recevoir.

L'interprofession bétail et viande (Interbev) regroupe l'ensemble des acteurs de la filière bovine, ovine, caprine et équine, de la production à la mise en marché, en passant par les commerçants en bestiaux, le secteur de l'industrie de la viande, les abattoirs, les unités de transformation, la distribution en boucherie traditionnelle et en grande distribution et une partie de la restauration collective.

Le rôle de l'interprofession est de défendre les intérêts des familles professionnelles représentées : vingt depuis le mois de juin contre treize auparavant, puisque nous avons dû adapter nos statuts à l'évolution de la réglementation communautaire et à la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt. Nous devons aussi communiquer sur la viande en général et faire un travail auprès des parlementaires pour suivre les débats qui nous concernent et apporter un éclairage sur notre secteur d'activité.

Le secteur de la viande est important, puisqu'il concerne 59 000 emplois directs, et le secteur de la mise en marché 80 000 emplois, entre les bouchers traditionnels et les professionnels de la viande dans les grandes et moyennes surfaces (GMS).

Notre secteur est très encadré au plan environnemental, puisque nous sommes soumis à des enquêtes publiques et à des agréments sanitaires. Nous sommes aussi dans un cadre européen très contraint puisque le « paquet hygiène » réglemente très largement notre secteur d'activité.

Trois points sont importants pour nos activités en termes d'environnement : l'eau et son traitement, la production de froid, la valorisation des coproduits.

Nous sommes consommateurs d'eau parce que nous en avons besoin pour assurer à la fois le nettoyage et la désinfection de nos installations. Un travail important a été accompli, puisque nous sommes passés d'une consommation de l'ordre de 5 m3 par tonne en 1995 à 2,2 m3 aujourd'hui. Des améliorations peuvent encore être apportées, mais nous devons assurer la désinfection de nos installations.

Comme nous consommons de l'eau, nous devons la dépolluer : 80 % de cette dépollution est effectuée sur site, les 20 % restants l'étant généralement dans les stations communales pour les abattoirs de plus petite taille. Le traitement des résidus se fait par différentes méthodes telles que l'épandage, le compostage, la méthanisation, voire l'incinération avec valorisation énergétique de la vapeur produite.

S'agissant de la production de froid, nous allons devoir modifier nos installations pour nous mettre en conformité avec l'interdiction d'employer le gaz que nous utilisons actuellement. L'ammoniac semble être a priori le gaz le plus approprié et le moins polluant. Nous recherchons des solutions alternatives qui ne sont pas forcément simples à trouver. Nous faisons également un travail important en matière d'économies d'énergie. Comme nous produisons du froid, nous essayons de nous doter de pompes à chaleur afin de récupérer cette énergie.

Enfin, nous valorisons les coproduits, c'est-à-dire tout ce qui n'est pas consommé. Je pense aux peaux, que nous salons avant de les vendre à des tanneurs. On peut regretter le faible nombre de tanneries en France, qui nous amène à exporter nos cuirs, principalement en Italie et maintenant en Chine. Il est également possible de traiter et de valoriser les graisses, les gras et les os en dehors des circuits traditionnels comme l'équarrissage, qui laisse peu de marge de manoeuvre dans les négociations. Les graisses sont utilisées dans la lipochimie en particulier, et notamment les os de bovins servent à fabriquer de la gélatine, dont l'utilisation se développe en Chine.

Il est possible désormais d'utiliser des graisses dites C1, destinées normalement à la destruction, en particulier les graisses issues des animaux trouvés morts dans les fermes, et de les valoriser sous forme de biocarburants. En plus de mes fonctions, je suis président d'une société qui a créé une unité de transformation de ces graisses pour produire du biocarburant. Nous sommes d'ailleurs très attentifs au projet de loi pour la croissance et l'activité, dont un volet concerne le double comptage accordé aux graisses animales par rapport aux graisses végétales. Il faut savoir que cette question est remise en cause, ce qui modifie l'équilibre économique de ce genre d'installations. C'est donc une question très importante que nous suivons de très près.

D'autres sujets nous préoccupent, comme l'étiquetage environnemental ou les emballages. Comme le nombre de produits élaborés est de plus en plus important sur le marché, nous recherchons des solutions à la fois pour réduire le nombre d'emballages et pour produire des emballages biodégradables.

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