Intervention de Jean-Marie Sermier

Réunion du 11 février 2015 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Sermier :

Je veux remercier les orateurs pour la qualité de leurs propos ainsi que le président de notre commission pour avoir su associer des intervenants qui ne se retrouvent pas naturellement autour d'une même table. (Sourires)

Je tiens à féliciter les éleveurs de France, car l'histoire de l'élevage, c'est tout simplement celle de l'humanité. Depuis que l'homme a essayé d'organiser son développement, il a eu des animaux à ses côtés, que ce soit pour se faire aider d'eux ou pour en tirer un moyen de subsistance.

Les agriculteurs et les éleveurs ont apporté un plus à notre pays. Finalement, il y a longtemps que certains pratiquent l'agro-écologie alors que d'autres la découvrent. Les paysages ne seraient pas ce qu'ils sont aujourd'hui sans les agriculteurs, et plus particulièrement les éleveurs, qui ont contribué à l'aménagement du territoire et sont présents sur l'ensemble du territoire, y compris dans les zones difficiles comme la montagne.

La biodiversité ne serait pas ce qu'elle est si nous n'avions pas préservé toutes les prairies qui permettent la croissance d'une multitude d'espèces végétales. La biodiversité animale ne serait pas ce qu'elle est si des passionnés n'avaient pas engagé des réflexions, ce qui permet par exemple d'avoir encore aujourd'hui quarante-trois races de chevaux, alors que l'on sait que cet élevage est dû à la passion plus qu'à la raison.

Des avancées très significatives ont eu lieu au cours des dernières décennies en termes d'alimentation. On peut penser que les Français, les Occidentaux en général, consomment trop de viande, mais on constate qu'un certain nombre de pays émergents sont en train de consommer de plus en plus de viande, que la consommation s'accroît au niveau mondial et qu'il faut être en mesure de répondre à la demande.

La qualité de l'alimentation française a été améliorée, comme l'a été la qualité sanitaire et la traçabilité. Aujourd'hui, on ne parle presque plus d'alimentation mais de gastronomie. Il existe de nombreuses appellations d'origine contrôlée (AOC), comme l'AOC « poulet de Bresse », l'AOC « porc noir de Bigorre » ou l'AOC « agneau de pré-salé ». Ces quelques exemples montrent que l'élevage a réussi sa mutation. Toutefois, un certain nombre de questions se posent.

On sait qu'aujourd'hui, en France, un tiers des repas sont pris hors du foyer. Quelle est l'action d'Interbev en direction de toutes ces structures organisatrices de la production des repas, qu'elles soient publiques ou privées ?

On a évoqué les émissions de gaz à effet de serre. A priori, 8 % sont d'origine animale, mais on constate que ces émissions ont été réduites de 10 % en quelques années, notamment par la valorisation des déjections. Où en est-on exactement ? Que pensez-vous de la filière méthanisation qui a bien du mal à se développer en France ? En Allemagne par exemple, la méthanisation se développe bien. Sur quelles mesures pourrait-on prendre exemple pour apporter des réponses à cette filière ?

Le grand public confond souvent sélection génétique et organismes génétiquement modifiés (OGM). Qu'en est-il exactement pour l'élevage ? Celui-ci est-il quelquefois génétiquement modifié, ou est-il simplement issu d'une sélection génétique traditionnelle ? La réponse à cette question doit être claire.

Puisque nous avons la chance d'avoir un éleveur ovin à notre table, je voudrais lui demander ce qu'il pense du loup et des attaques régulières qui font le désespoir d'un certain nombre d'éleveurs.

Comment parvenez-vous à mobiliser encore des jeunes générations ? On sait que la passion de l'élevage, qui n'est malheureusement plus rémunératrice dans un certain nombre de régions, se vit 365 jours par an, que les animaux ont besoin d'être soignés chaque jour. Comment faire pour permettre demain à des jeunes de prendre votre succession et faire en sorte que l'élevage français soit toujours bien vivant ?

À quelques jours de l'ouverture du Salon international de l'agriculture 2015 qui va attirer, à n'en pas douter, plusieurs centaines voire un million de citadins qui découvriront avec intérêt toute la qualité de l'élevage français, pouvez-vous nous indiquer quelles seront les nouveautés pour l'élevage français en 2015 ?

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