Chacun se rend compte que le département n’a plus vraiment de marge pour se développer. Nous étions donc prêts à avoir d’un côté le bloc communal, communes et intercommunalités, et de l’autre une région forte. Nous comprenons parfaitement qu’avec les grandes régions que vous allez constituer, en particulier dans l’est de la France, on retrouve la nécessité d’une structure intermédiaire. Mais cette difficulté est la conséquence de votre premier texte.
J’attendais donc des régions fortes. Si je suis régionaliste aujourd’hui plus qu’hier, c’est pour une autre raison, dont personne ne parle. La réalité qui émerge aujourd’hui, ce sont les métropoles, qui prennent de plus en plus de place. C’est une réalité humaine et internationale, partout dans le monde. Dès lors, cette réalité s’est traduit en droit dans la loi MAPTAM. À partir du moment où les métropoles prennent de plus en plus de place, il est indispensable qu’elles aient, en contrepartie, des régions à l’échelle, pour équilibrer les territoires. Les départements ne sont plus à l’échelle de ces grandes métropoles, certains seront, de fait, cannibalisés. La solution qui est intervenue dans le département du Rhône, où la métropole a de fait cannibalisé l’essentiel du département, interviendra partout. C’est une donnée objective.
Donc, pour que ces métropoles ne rayonnent pas uniquement pour elles-mêmes, mais pour l’ensemble du territoire, il faut que nous ayons des régions fortes. La responsabilité de l’aménagement du territoire est aussi régionale. Cela me paraît tout à fait indispensable.
Écoutez les géographes, et en particulier Christophe Guilluy. Ce géographe est extrêmement intéressant, parce qu’il nous démontre qu’après la fracture sociale, le vrai sujet, aujourd’hui, est celui de la rupture territoriale.