Intervention de Jean-Marie Sermier

Réunion du 3 février 2015 à 16h45
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Sermier :

Madame la ministre, un certain nombre de constats peuvent être partagés par tout le monde. Depuis fort longtemps, les territoires ruraux sont à la croisée des chemins. La ruralité, parce qu'elle demeure fragile, doit réfléchir en permanence à son avenir. Pour autant, il faut se garder d'opposer la ruralité à l'urbain, et développer des solidarités à tous les niveaux – collectivités, infrastructures, organisations et financements.

Aujourd'hui, la ruralité est un peu déboussolée, entre des cantons qui ont évolué à grande vitesse, comme je peux le constater dans mon département du Jura, des régions qui vont changer et des communautés de communes dont la taille risque d'être modifiée. Tout cela dans un monde qui bouge et qui appelle des adaptations, mais sans forcément recevoir l'aval des élus et des acteurs des territoires ruraux.

La ruralité est également déboussolée par les baisses croissantes des financements. Je ne parle pas des financements mis en place à une certaine époque, comme les pôles d'excellence ruraux qui ont grandement contribué au développement économique de nos régions, mais tout simplement des dotations. Certes, il faut faire des efforts dans cette période extraordinairement contrainte. Reste qu'une baisse quasiment uniforme des dotations n'est pas acceptable, en particulier pour nos petites communes. Si nous faisons le choix politique de conserver les communes, nous devrons faire en sorte de leur assurer le minimum vital. Je pense tout particulièrement aux petites communes, avec leurs élus ruraux qui sont les bénévoles de l'État et les premiers soldats de la République.

Il faudrait aussi faire en sorte de tenir les engagements qui avaient été pris sur le numérique. La première chose qu'un jeune couple demande lorsqu'il arrive dans une commune, ce n'est plus si l'école est encore ouverte ou si les enfants sont accueillis à la cantine, mais si le numérique est à la porte et si la fibre optique va bientôt arriver dans leur maison. Force est de constater que même si les majorités successives ont poursuivi les mêmes objectifs, le manque actuel de financements nous oblige à marquer le pas dans le domaine du numérique et que nous ne pouvons pas répondre aux attentes. Pourtant, il faut qu'à court terme la fibre optique arrive dans tous les territoires ruraux de France.

Vous n'avez rien dit, madame la ministre, des problèmes des forêts, qui sont pourtant importantes en matière de transition énergétique. Que pensez-vous de l'avenir de la forêt ? Son maintien dans une partie de nos territoires est vital pour l'environnement comme pour l'économie.

Vous avez parlé des maisons de santé, ou du moins de notre capacité à mutualiser les services de santé dans les territoires. Quelles seront les relations entre les premiers territoires qui vont s'organiser, et les hôpitaux, notamment les hôpitaux ruraux ?

Enfin, quelle sera votre politique en matière de formation ? Malgré une certaine désertification, ne sera-t-il pas important de maintenir l'école rurale telle que nous la connaissons, dans la mesure où elle répond à certaines attentes ?

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