Intervention de Jacques Krabal

Réunion du 3 février 2015 à 16h45
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Krabal :

Madame la ministre, à chaque fois que l'on parlera de la ruralité, je serai satisfait. Je salue donc votre présence ici cet après-midi. Je suis issu d'un territoire rural, au sud de l'Aisne, à 50 kilomètres de Reims et à 80 kilomètres de Paris, en Champagne, et je pense que votre présence peut être l'occasion de rappeler que la ruralité est l'avenir, ne serait-ce que par l'agriculture, mais aussi la terre de notre histoire, singulièrement chez nous, avec les deux batailles décisives de la Marne, et notre culture : dans l'Aisne, La Fontaine, Racine, Alexandre Dumas, Claudel et bien d'autres. Sans oublier tous les enjeux de la transition énergétique et des énergies renouvelables.

Mais la ruralité ne se résume pas à la culture et à la tradition, comme l'ont rappelé deux de nos collègues. Hier, j'ai eu la chance d'inaugurer le premier FabLab (Fabrication Laboratory) de la région Picardie, et tous les participants nous ont confirmé que les nouvelles technologies étaient un atout important du développement de la ruralité. Comment comptez-vous donc procéder pour rattraper le retard des territoires ruraux en matière de connexion de haut débit et de très haut débit, afin de faire reculer la fracture numérique ?

Parallèlement aux métropoles urbaines, la loi du 27 janvier 2014 a créé les pôles d'équilibre territoriaux et ruraux (PETR) – le premier PETR de Picardie a d'ailleurs été mis en place dans le sud de l'Aisne. Mais on n'en a pas beaucoup parlé, alors même que les compétences des pôles métropolitains sont connues. Je me demande pourquoi. Penser que la France ne sortira de la crise que grâce à la métropolisation serait une erreur. La France ne gagnera que si elle fait avancer ensemble le monde rural et la ville.

Je sais, madame la ministre, que c'est la vision que vous défendez. Cette France de la périphérie ou des interstices, comme on disait, ne peut pas être une France de seconde zone. L'arbre métropolitain ne doit pas cacher la forêt territoriale, et le rat des villes ne doit pas occulter le rat des champs, comme aurait pu l'écrire Jean de la Fontaine. Comment comptez-vous donc renforcer la complémentarité entre le monde urbain et le monde rural, indispensable aux solidarités, à la cohésion sociale et territoriale, et au bien-vivre ? Nous en avons plus que jamais besoin aujourd'hui.

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