Vous me demandez s'il y a un lien entre le nombre de réunions du CRO et les montants déclinés dans les régions. En réalité, il n'y en a pas. Les CRO peuvent ne pas s'être réunis à deux reprises pendant l'année pour des raisons conjoncturelles. Par exemple, certains CRO ont changé de président durant l'année. Il est clair qu'un président de région qui s'installe a peut-être d'autres priorités que de réunir un CRO de Bpifrance.
Par ailleurs, il ne faut pas regarder les montants mobilisés de façon brute. On ne peut pas comparer le montant mobilisé par la région Limousin et celui de l'Île-de-France. Pour autant, le Limousin nous confie 80 % de ses budgets d'investissement en faveur de l'innovation. Cela représente beaucoup moins d'euros que ce que nous donne l'Île-de-France, mais ces montants sont essentiels pour accompagner au quotidien les entreprises innovantes en Limousin. Pour nous, c'est la traduction d'un partenariat et d'une confiance très forte. Bien entendu, cela ne veut pas dire que les régions qui nous donnent beaucoup d'argent ne nous font pas confiance.
Je pense que c'est aux régions qu'il faudrait demander pourquoi elles réunissent ou non leur comité régional d'orientation. En réalité, nous avons des contacts quotidiens avec la région qui ne passent pas par ces comités. Ces contacts portent sur des échanges sur la situation de telle ou telle entreprise. Les CRO sont des réunions qui visent à entendre et échanger avec l'ensemble d'un écosystème. Mais ils n'ont pas vocation à être opérationnels au quotidien.
Nous sommes convaincus que la notion de guichet ne correspond pas à la réalité du fonctionnement d'un entrepreneur au xxie siècle. L'entrepreneur n'a pas besoin qu'un endroit soit ouvert de neuf heures à douze heures et de quatorze heures à seize heures à l'exception des veilles de fête où il serait fermé à quinze heures trente. Il a besoin de pouvoir avoir, quasiment en temps réel, et si besoin à trois heures du matin, une information sur la façon dont il peut trouver un soutien dans le territoire où il est implanté. C'est pourquoi nous avons mis en place des plates-formes dématérialisées. Celles-ci ont aussi vocation à permettre à l'ensemble de l'écosystème d'accompagnement des entreprises sur le territoire de s'orienter dans la masse des dispositifs de soutien et d'intervention. Ces plates-formes ne fournissent pas soixante-quinze pages d'informations à un entrepreneur qui devra les lires de la première à la dernière page. Ces plates-formes sont vraiment construites comme des outils d'orientation. Par exemple, une entreprise innovante, de moins de trois ans, avec un capital de tant qui veut investir à l'international doit pouvoir savoir rapidement quels dispositifs existent sur son territoire et quel sera l'interlocuteur le plus performant qui pourra répondre à sa question. Nous travaillons donc avec les régions pour connaître les besoins des entreprises de leur territoire, savoir quel sera le meilleur interlocuteur qui pourra répondre à telle ou telle question.